| La Culture |
Il y a plusieurs types de masques différents les uns des autres. Cette diversité tient compte non seulement de leurs formes mais aussi et surtout de la fonction de chacun. On en dénombre plusieurs catégories. Il y a des masques simples, des masques puissants, des masques craints, des masques guerriers, des sages, des "mendiants", des "griots" etc... En pays profond, rien n'est "naturel," il faut trouver des significations aux évènements, une explication qui donnera la clef du problème et ramènera la paix. Ce sont les masques qui officient souvent à grand renfort de tam-tam, de sonnailles et de cris. Ils interrogent les puissances tutélaires afin de lutter contre les forces maléfiques. Il est souvent nécessaire de procéder à des "sacrifices" d'animaux dont la couleur noir ou blanche joue un rôle important et à des "sacrifices" de boissons alcoolisées. Tout ce nécessaire est offert par les individus ou groupes concernés. Les réponses viendront et les masques rendront la sentence, prodigueront des conseils, dicteront la marche à suivre pour que tout rentre dans l'ordre et que la vie puisse redevenir paisible, que les récoltes soient bonnes ou que les maladies s'en aillent et que les mauvais sorts soient conjurés. A la fois guerrier, grand prêtre, juge et arbitre, le masque est un élément clef de la société Yacouba. Il en est de même dans la plupart des ethnies où les masques sont à l'honneur. Lien vital entre l'homme et les puissances occultes, intermédiaire obligé entre les forces naturelles et la société, le masque est un pion important de la vie sociale et culturelle africaine. Au fur et à mesure que l'on se rapproche du Nord-Ouest, c'est-à-dire de l'influence des Malinkés musulmans, le règne du masque diminue pour disparaître complètement, puisque l'Islam interdit toute représentation humaine de la divinité. SOURCE: Visions de Côte d'Ivoire, Le Trimestriel du Toursime de Loisirs et d'Affaires, No.13. Publié par Société Nouvelle d'Edition Publicitaire, Abidjan, Côte d'Ivoire 
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