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Mme Léopoldine Coffie au Président du parti:"DITES-NOUS UN MOT ET NOUS SERONS GUERIES"Le ton du deuxième séminaire de l'Union des femmes de PDCI après celui tenu en 1996 à l'Académie des Sciences de la Mer de Niangon, a été donné hier au Palais des congrès de l'hôtel Ivoire. Le Président de la République, Président du Parti entouré par toutes les instances du PDCI, des membres du gouvernement, a honoré de sa présence, cette cérémonie d'ouverture qui a été sanctionnée par trois allocutions. Conformément à la sagesse des nations "à tout seigneur, tout Honneur", c'est à Mme Coffie Léopoldine, présidente de l'UFPDCI et secrétaire nationale du PDCI chargée de l'encadrement des femmes d'ouvrir la série d'allocutions. Ses premiers mots ont été un hommage rendu au Président du parti qui magnifie sans cesse par des actions la femme, témoins de sa foi dans le génie créateur de la femme. Sa présence a donc été ressentie par les femmes comme un grand honneur, et grande et indicible était de ce fait leur félicité. La présence du Secrétaire général du PDCI a été analysée par Mme Coffie Léopoldine, comme le témoignage de son intérêt pour la structure spécialisée qu'est l'UFPDCI et pour son avenir. Après cette phase de civilités, Mme Léopoldine Coffie s'est employée à justifier le bien-fondé de ce séminaire et surtout son opportunité. Là, sa voix s'est cristallisée en un faisceau d'interrogations qui transpiraient un sentiment de frustration. Son ton invoquait un réquisitoire. Le présent séminaire de l'avis de la présidente de l'UFPDCI obéissait à "une nécessité impérieuse parce que pour dire clairement les choses, s'est-elle écriée, les femmes du PDCI-RDA se sentent depuis un certain temps, quelque peu déboussolées. Leur enthousiasme naturel qui les poussait à entreprendre des activités sans calcul au sein du parti s'est notablement atténué pour des raisons qui trouvent assurément leurs racines dans des réajustements qui ont été peut-être opérés sans vraiment leur consentement. Ces femmes en arrivent à se demander si elles ne sont pas pénalisées d'avoir suivi un penchant propre à leur nature, celui qui les pousse à être guidées constamment par des sentiments de générosité vraie. Frustrées, elles le sont pour la plupart qui ne savent plus très bien quelle est leur place dans le parti". Une fois cet état des lieux fait, la situation dépeinte sans complaisance, la Secrétaire nationale chargée de l'encadrement des femmes a réaffirmé l'engagement des femmes de l'UFPDCI à tenir plus que jamais leur rôle et leur place au sein du parti. C'est en cela que le séminaire trouve toute sa justification et son thème, dévoile toute sa philosophie. Une volonté de faire bouger les choses dans le temps de la marche et l'urgence des batailles de l'an 2000 ont imposé aux femmes, une démarche de sagesse. Elles ont organisé le séminaire pour s'abreuver à la source vivifiante des recommandations du Président du parti en vue d'un réarmement: "Ce séminaire a pour but de permettre à la Direction du parti de rassurer les femmes, de les remobiliser, de leur permettre de procéder à un réarmement moral. Les échéances de l'an 2000 ne sont plus très éloignées. Il n'est que temps de ne pas l'oublier et de les préparer dès maintenant". Pendant cette cérémonie d'ouverture du séminaire, le parti s'est mis à l'écoute des femmes et les femmes ont également écouté le parti. Mme Coffi Léopoldine avait donc une tribune bien choisie pour plaider le renforcement du nouveau statut de la femme au sein du parti: " Les discours les plus modernes tentent d'inverser la tendance d'essence atavique. Mais la réalité ne suit pas toujours les bons sentiments. Nous voudrions que chacun se remémore les paroles fortes du Chef de l'Etat à l'occasion de la cérémonie de la journée de la Femme: les femmes ne doivent plus souffrir parce qu'elles sont femmes. Faisant fond sur l'histoire, la présidente de l'UFPDCI a rappelé combien a été important le rôle des femmes dans la lutte émancipatrice de notre pays avec la marche des femmes sur Grand-Bassam et leur efficace contribution depuis les consultations générales de 90. Ce passé leur commande de jouer pleinement leur partition mais avec l'onction du Président du Parti. Par la voix de leur présidente, les femmes ont donc lancé un appel pathétique au Président, gage de leur foi en l'avenir: "Vos femmes, Excellence Monsieur le Président, ont soif de vous entendre. Vos femmes sont impatientes de vos nouvelles directives, impatientes, vos dynamiques amazones le sont. Elles vous écoutent. Excellence Monsieur le Président, comme si nous étions malades, dites-nous un mot et nous serons guéries". FRANCK A. ZAGBAYOU
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