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DE LA PREFERENCE NATIONALE



INTERPELLER courtoisement le gouvernement, mais l'interpeller tout de même, c'est ce que les députés de la Nation, représentants de tous les Ivoiriens, ont fait, à deux reprises, ces dernières semaines. La première fois, lors du "déjeûner républicain" auquel le Chef de l'Etat, Président de tous les Ivoiriens, les avait conviés.

La seconde fois, jeudi dernier, lorsque le Président du PDCI-RDA a rencontré les élus de la majorité. Dans les deux cas, la démarche des députés suivait la même trajectoire et les réponses à leurs interrogations, à leurs questionnements n'étaient pas, non plus, différentes. Ce qui, par contre, peut être retenu comme la nouveauté dans le discours du Président Henri KONAN BEDIE, c'est son appel à chacun à assumer sa part de responsabilité dans la marche de l'Etat. A la vérité, le Chef de l'Etat se repète et change volontairement de formule pour se faire mieux comprendre, car qui ne se souvient de son invitation à ses compatriotes à jouer leur partition dans le concert de la Nation ivoirienne?

On peut se demander s'il a été compris et surtout, comment les acteurs de la vie nationale peuvent entrer dans la danse. Comment
les représentants des Ivoiriens peuvent-ils agir dans l'intérêt de leurs électeurs, en particulier du fait qu'il leur revient essentiellement de légiférer?

AU cours de leur rencontre de jeudi, ils ont eux-mêmes indiqué la méthode qui devrait davantage caractériser leur rôle. Parlant au nom des Ivoiriens qu'ils représentent, ils ont demandé que l'article 49 du code électoral retrouve sa place car il traduit encore mieux la volonté populaire que l'article 9 propos par le gouvernement, dont l'adoption paraissait imminente. Parce qu'ils représentent le pays réel, la Côte d'Ivoire dans sa diversité mais aussi dans son unicité, leur position reflète à n'en point douter, l'attente authentique des nationaux et ne peut donc qu'être prise au sérieux. Dans tous les cas, détenant seuls le pouvoir de légiférer, les élus du peuple sauront, en temps opportun, tenir compte de cette exigence nationale.

De même qu'il leur revient l'initiative de débattre des projets qui leur sont soumis par le gouvernement, ils ont aussi la latitude de "s'auto-proposer" des lois dont l'adoption éventuelle complète certainement les dispositions que prend l'Etat pour la bonne marche de la République. Ainsi, si l'on s'en tient à leur déclaration selon laquelle "le discours du gouvernement n'est pas toujours suivi d'actes concrets", ne peut-on pas imaginer qu'ici également, ils ont à jouer leur partition? Afin de compléter et d'appuyer certaines actions du gouvernement, ils pourraient, plus que par le passé, prendre l'initiative de voter des lois spécifiques lorsqu'un vide juridique explique des atermoiements, des anomalies, des lenteurs, des laxismes dans l'application effective de quelques décisions gouvernementales.

LES députés, qui sont à l'écoute permanente du peuple, peuvent proposer des lois plus sévères, notamment en matière d'immigration et, peut-être, pour le refoulement des étrangers en situation irrégulière, surtout des bandits de tous genres qui, chez nous, agissent comme bon leur semble! Les nouveaux textes pourraient être encore plus draconniens en ce qui concerne toutes les formes de banditisme, toutes les formes de corruption et la lutte contre l'insécurité. De la même manière, certains discours du gouvernement ne pourraient-ils pas faire l'objet d'examens approfondis, d'analyses, de réflexions et parfois d'études aboutissant à des propositions de loi qui obligent le gouvernement à poser des "actes concrets"

Ce n'est un secret pour personne, notre parlement a toujours agi de cette façon, prenant ses responsabilités, jouant sa partition.

Mais l'invitation du Président BEDIE, adressée à eux comme à tous les Ivoiriens de prendre leurs responsabilités, signifie qu'ils doivent persévérer dans cette direction.

Pourquoi nos parlementaires ne traduiront-ils pas certaines attentes des Ivoiriens en dispositions légales comme ils l'ont certainement déjà fait?

NOTRE constitution nous interdit-elle d'avoir "une préférence nationale pour l'installation des commerçants, pour les petits métiers et emplois que d'autres ravissent aux nationaux? Autant de secteurs pourvoyeurs d'activités qui réduiraient le chômage des Ivoiriens, mais actuellement entièrement aux mains d'étrangers. Il ne s'agit, en aucun cas, de les expulser ou de les remplacer par la force. Il y a sans doute des dispositions légales à mettre en place, comme cela se fait dans tous les pays organisés, afin que dans un
avenir plus ou moins proche, les nationaux s'engagent dans ces secteurs créateurs d'emplois.

En tout état de cause, l'initiative d'une loi sur la "préférence nationale", à l'ordre du jour dans certaines vieilles Nations, ne peut-elle pas venir de nos élus, lorsque l'on sait qu'ils sont, ici ou là, interpellés par leurs électeurs sur la place importante qui est faite aux étrangers dans notre économie.

L'insistance avec laquelle leurs électeurs des quatre coins du pays ont exigé que l'article 49 du code électoral soit rétabli est un signe qui indique un ras-le-bol dont ils sont obligés de tenir compte.

En clair, la majorité des Ivoiriens dit à peu près ceci: Notre hospitalité sera toujours offerte à tous, en particulier à nos frères africains qui en ont besoin et qui la sollicitent. Mais ici, sur la terre de nos aïeux, il n'y a pas de honte à dire, Ivoirien d'abord, partout et en tous lieux. A commencer, bien sûr, par la magistrature suprême pour laquelle, il faut être Ivoirien à 100%. Est-ce vraiment trop demander aux futurs candidats à la présidentielle?

Malgré tout ce qui peut opposer les Ivoiriens, y a-t-il vraiment débat sur un tel sujet si l'on n'est pas habité par la mauvaise foi? Or, en politique, ils sont nombreux ceux qui en abusent.

PAR MICHEL KOUAME

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