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L'UNIVERS DES FEMMES TRAVAILLEUSES ENCEINTESLA DURE REALITE DU TERRAINDès le début de sa carrière, la femme salariée se fixe un double objectif: réussir aussi bien son parcours professionnel que sa vie de femme et peut-être d'épouse. Elle se met alors à élaborer des projets. Son quotidien se résume dès lors en une série de prévisions et de programmations. Comme si tout était fait sur la base d'un calcul mécanique. Sur le papier en effet, cela paraît simple. La réalité cependant se présente autrement. Et généralement, l'on a tendance à se plier aux exigences, règles et principes que l'on se fixe qu'à ceux qui nous sont imposés. Or, la vie en entreprise, a ses règles, principes et exigences sur lesquels repose le contrat qui vous lie à une entreprise donnée. Ainsi, alors qu'allègrement, vous prévoyez que deux années après votre embauche, vous pourriez être en mesure de programmer votre première de programmer votre première grossesse par exemple, vous vous surprenez à reculer l'échéance. Et même à ramener votre projet aux calendes grecques. Car en réalité, l'environnement socio-professionnel dans lequel vous exercez constitue le véritable régulateur de votre vie. Cela est vrai notamment pour les métiers que l'opinion a vite fait de taxer de "masculins". Le journalisme constitue à ce titre sous nos cieux un bon microcosme. Ici les exigences du quotidien s'imposent à vous. Face à une compétition qui ne dit pas son nom, la femme salariée est bien souvent amenée à travailler plus que son collègue mâle pour espérer voir son mérite reconnu. Tant et si bien que très vite elle se laisse guidée par cette dure réalité du terrain. Il faut prouver ou encore l'on a l'envie de prouver qu'on est à la hauteur de la tâche à vous confiée. Surtout que la tendance chez vos collègues mâles c'est de vous considérer plus comme de "bonnes femmes". Fragiles, à qui l'on ne peut confier que des reportages qui ne demandent pas trop d'efforts physiques ou intellectuels. (Nombreuses sont malheureusement, les professionnelles qui jouent le jeu). En témoigne les réactions, commentaires qui accompagnent bien souvent les performances, les prouesses ou les ratages des professionnelles dans les rédactions. Fait caractéristique du peu de confiance que l'on place dans les femmes salariées, c'est ce besoin systématique que les responsables jusqu'à une date récente ressentaient de "doubler" les professionnelles de leurs collègues mâles pour des reportages qu'ils estimaient trop sérieux. Ou même de les en écarter tout simplement. Ce sont les reportages qui touchent à la vie des grandes institutions de l'Etat. Telle la présidence. Surtout lorsqu'il s'agit des voyages officiels et autres événements mondiaux réunissant les décideurs. Heureusement cette tendance tend à disparaître peu à peu. A Fraternité-Matin par exemple, les Services politique et international ont été confiés depuis quatre ans à des professionnelles. Ce qui offre la possibilité aux responsables du journal, aux collègues et surtout aux lecteurs d'apprécier le travail accompli par ces femmes à la tête de ces services Pour l'heure poursuivons notre propos en relevant que la femme salariée n'est pas seulement confrontée dans le cadre de son travail à l'exigence du bon résultat. Elle doit également affronter l'environnement général dans lequel elle évolue et qui prend en compte, les autres employés de l'entreprise. Soit elle sont l'objet de quolibets ou de railleries, soit son autorité est tout simplement refusée par des mâles qui estiment qu'ils sont plus âgés ou tiennent encore un raisonnement d'un autre âge et se prennent à considérer que leur compagne à la maison vaut plus qu'elle. Dans quel domaine? Eux seuls savent. Dans ce registre la mésaventure vécue récemment par une grande professionnelle d'un journal mérite d'être contée. Alors qu'elle s'apprêtait à emprunter l'un des véhicules de service pour les besoins d'un reportage, elle s'est vu refuser l'accès du véhicule par le chef du parc auto. Ce dernier non content d'avoir ainsi agi, a poursuivi sa hargne en traitant la pauvre de tous les noms. Son passage devant les délégués du personnel n'a pas pour autant atténuer cette hargne Autre anecdote, celui qui porte sur la raillerie dont a été l'objet une autre journaliste, de la part des ouvriers du montage d'un quotidien de la place. Cette dernière, alors qu'elle quittait la rédaction à 22 heures un jour de Conseil des ministres, s'est vu interpeller par ces ouvriers en ces termes: "Quelle est cette femme qui espère être une bonne épouse, alors qu'elle quitte son bureau à 22 heures pour rejoindre sa maison? Son époux est-il normal? Se sont-ils interrogés. La concernée, dit n'avoir pas eu assez de courage pour se retourner et répondre à ces railleries. Il n'y a pas que dans l'entreprise ou la femme salariée se voit dans l'obligation de gérer les humeurs des mâles. Chez elle à la maison, elle se doit d'agir avec tact, face par exemple à un compagnon qui vous demande "gentiment" de lui chauffer de l'eau pour un café alors que vous venez de rentrer à 23 heures de la rédaction qu'un thermos existe dans la maison et qu'il aurait pu se préparer une bonne tasse de café depuis environ deux heures sans attendre votre contribution. Pourtant lorsqu'il s'agit de montrer sa disponibilité face à la gestion des questions liées au enfants, il ne montre pas beaucoup d'empressement. La femme salariés se trouve confrontée à un autre type de difficultés. Celles liées aux lois qui régissent l'environnement du travail. Experts et observateurs s'accordent aujourd'hui à reconnaître que les lois du travail, ne sont pas souvent favorables aux femmes salariées. Des exemples confirment cette réalité. Le régime des impôts sur la revenu pour les femmes mariées avec enfants ou même non mariées avec des enfants. La mère salariée ne peut voir ses impôts réduits que si elle apporte la preuve qu'elle a la garde de ses enfants, à l'issue d'une procédure judiciaire. Or l'on sait que souvent elle ne peut obtenir du père qu'il consente à lui donner l'autorisation de faire cette procédure. Autre disposition défavorable à la femme salariée, celle qui n'autorise pas son époux veuf à toucher sa pension si elle venait à décéder. Des voix se sont fait entendre depuis quelque temps sur cet aspect des dispositions. L'on attend encore Enfin le régime qui est fait à la femme salariée en état de grossesse au niveau des prestations sociales relève d'un véritable parcours du combattant. Il s'agit dans les faits pour la femme salariée de voir son salaire payé durant la période de son congé de maternité par la caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS). Ici les concernées affirment qu'elles sont obligées de subir une lenteur préjudiciable à tous les points de vue d'autant qu'il s'agit de leurs salaires d'au moins 3 mois. Des femmes salariées rencontrées dans les locaux de la CNPS affirment avoir attendu 4, 5, voire 6 mois avant de percevoir leur dû. Pendant ce temps, les échéances qui s'imposent à elles n'attendent pas. Ainsi que la gestion de leur quotidien et de celui de leurs familles. Alors JOSETTE BARRY
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