sports
document

dossier
economie







En développement





SIDA, UN VERITABLE FEU DE BROUSSE



POURQUOI SE LAISSER SURPRENDRE



Le paludisme tue autant ou plus que le sida. Et pourtant, c'est du sida que les êtres humains ont le plus peur par rapport au palu. Certainement parce qu'il n'y a ni vaccin ni médicament pour contrer le fléau. Aussi le monde se mobilise-t-il à tous les niveaux soit pour chercher à prévenir ou à guérir la maladie, soit pour sensibiliser hommes et femmes et leur conseiller fidélité ou abstinence ou préservatif. Le Centre d'études et de recherche sur la population et le développement au Mali (CERPOD) et Population référence bureau aux Etats-Unis (PRB) ont choisi d'orienter leur campagne d'information vers des rédacteurs en chef du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Mali, de la Mauritanie, du Sénégal. Pour leur faire percevoir le bien-fondé de leur combat et les amener ainsi à accorder davantage d'espace dans leurs journaux et stations aux maladies sexuellement transmissibles et au sida. Colloques, conférences, séminaires, projections de films etc à travers mes capitales des pays concernés par la présente phase de sensibilisation partie du Sénégal et poursuivant son chemin en Côte d'Ivoire.


Pourquoi mourir de sida comme on mourrait d'un accident de la circulation tuant sur-le-champ? Un accident de la circulation est u événement fortuit. Il ne prépare jamais et en mourir ne peut non plus se préparer, s'annoncer longtemps à l'avance. Mourir de sida, par contre, se prépare, s'organise. Pourquoi alors se laisser surprendre par la mort par le sida alors qu'on a la possibilité de la voir venir, la possibilité de se préparer à l'accueillir.

La possibilité, pendant le temps d'attente qui peut durer 5, 7, 10 et même 15 ans, de préparer son testament en réalisant des projets conçus sur ces périodes, en préparant l'esprit de l'entourage à l'adieu futur, et surtout en faisant éviter à cet entourage et au monde entier de VIH et le sida. Et ce "surtout" s'appelle campagne de sensibilisation menée avec succès par le célèbre musicien ougandais Philly Lutaaya relayé, au plan national, par de non moins célèbres frères et s urs ivoiriens portant avec courage le VIH et le faisant savoir autour d'eux. Se disant et disant ainsi aux Ivoiriens et aux Ivoiriennes et aux Africains, de sauver les enfants de ce monde du VIH et du sida.

Aujourd'hui moi, demain quelqu'un d'autre

Moi et toi, à nous de tenir bon et lutter.

Brandissons le flambeau de la lutte contre le sida

Prenons le devant ensemble pour vaincre le sida.

Dans la joie et la tristesse, soyons prêts à nous battre jusqu'au bout.

A c ur ouvert, tenons fermes.

Et que le monde entier nous entende.

Sauvons des vies, sauvons les enfants de ce monde.

Ces mots, extraits de la dernière chanson du célèbre musicien Philly Lutaaya portant le VIH, sont autant d'interrogations et de réponses qui invitent chaque famille et chaque pays à une relecture du sida.

Trouver les mots qu'il faut et chanter ce message pour sauver des vies commencent inévitablement par le dépistage. Et Philly Lutaaya a accepté de se soumettre à cet examen. Du bon sens tout simplement. Acte de civisme que tout le monde gagnerait à poser. Faire le test ne fait pas forcément de vous un porteur du VIH.

Etre déclaré sain et sauf fait prendre de nouvelles résolutions qui vous évitent à jamais le piège du VIH.

Etre déclaré porteur du VIH fait prendre également de nouvelles résolutions qui n'aggravent pas votre statut et vous donnent plutôt des chances de vivre ne seriez restés sur cette terre si vous étiez resté dans l'ignorance, c'est-à-dire sans test de dépistage du sida.

On prolonge sa vie en faisant le test. On court plus vite vers la mort en ne faisant pas le test par peur.

Philly Lutaaya et bien d'autres ont franchi l'obstacle de la peur. La peur du rejet de soi-même et de sa famille par les autres. La peur de n'être pas assez fort moralement pour supporter son éventuelle condition de porteur du VIH. Et c'est ici que ceux et celles qui ont eu le courage de faire le test et qui ont été déclarés porteurs du VIH attendent la solidarité, oui, la so-li-da-ri-té des autres, de leur famille, des amis, des personnes physiques et morales, du corps médical. Solidarité sans demi-mesure pour briser autour des malportants ce qui leur reste comme peur, pour briser autour d'eux et en eux l'obscurité, la solitude, la lassitude et instaurer l'amour.

Toutes choses que chante Philly Lutaaya qui est passé par là et qui trouve les mots pour le dire.

Quelque part là-bas seul avec la peur et l'obscurité.

Les jours sont longs,

La vie s'efface sans plus aucun contact.

Sans bras aimants pour m'enlacer.

Prendre donc ma main, je suis las et seul.

Aime-moi, donne-moi l'espoir

Ne m'abandonne pas, ne me rejette pas.

Qu'on m'aime, qu'on me comprenne sont mes seuls besoins.

Et aimer un porteur du VIH à qui personne ne peut dire ce que signifie mourir et comment on meurt mais qui sait seulement qu'il va mourir dans 5 à 15 ans, c'est l'entourer de chaleur humaine, parler avec lui, manger avec lui, marcher avec lui, travailler avec lui. Et ce n'est aucunement dangereux de poser ces actes, au contraire.

Traiter un malade, ce n'est pas seulement lui donner des médicaments pour aussitôt lui tourner le dos. Traiter un malade porteur ou non du VIH, c'est être près de lui, l'écouter, le soutenir, qu'on s'appelle famille et connaissances ou personnel soignant ou encore médias qui doivent "enterrer le sensationnel" pour mieux parler du sida et des victimes du VIH. Parce que c'est douloureux d'être de celles-ci et de vivre la condition de porteur de VIH, il ne faut pas en rajouter. C'est plus que pénible pour un être humain d'avoir le sentiment de poser chaque jour le dernier acte de sa vie sur terre.

Dernier cadeau d'une école à Philly Lutaaya, un tee-shirt sur Lequel il est écrit "Ne baissez jamais les bras". Sous-entendu dans la lutte contre le sida. Dernier anniversaire? Dernier spectacle? Dernier entretien avec les bien-portants? Derrière campagne de sensibilisation à travers les églises et temples, mosquées et écoles? Tenir à parler au monde entier à travers la musique et y parvenir aura été le v u, exaucé, de Philly Lutaaya.

ALFRED DAN MOUSSA

Directeur Général:
Michel KOUAME

Siège Social - Administration
Rédaction - Abonnements

Boulevard du Général De Gaulle
01 BP 1807 Abidjan 01 - RCI
Tél.: (225) 37 06 66
Télex: 24 115 Abidjan
Télécopie: (225) 37 25 45
E-Mail:[email protected]
Dépôt légal éditeur: n� 2 184
du 18 mai 1987

Diffusion
EDIPRESSE
09 BP 254 Abijan 09
Tél.: (225) 37 17 27 - 37 18 60
Télex: 24 118 DIPRES

Impression
Société d'Imprimerie
Ivoirienne (S.I.I.)
01 BP 1807 Abidjan 01 - RCI
Té1.: (225) 37 06 66 - Télex: 24 115 Abidjan

Publicité Côte d'Ivoire
01 BP 1807 Abidjan 01 - RCI
Tél.: (225) 37 04 66 - 37 06 66

Publicité étrangère
78, Avenue Raymond Pointcaré 75116 Paris
Tél.: (331) 45 01 54 55
Fax: (331) 45 01 64 02


Copyright ©1997 Groupe FraternitéMatin.Tous droits réservés.
Africa Online décline toute responsabilité quant au contenu diffusé sur ces pages, propriété de S.N.P.E.C.I (Société Nouvelle de Presse et d'Édition de Côte d'Ivoire).

Remarques et questions à Africa Online : [email protected]