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OUGANDA8 PRESIDENTS EN 36 ANSL'actuelle population de l'Ouganda est composée de deux grands groupes ethniques: au Sud, des Bantous qui forment les deux tiers de la population totale, et dont le principal groupe est celui des Bougandas; au Nord des peuples nilotiques et soudanais (Langas Acholis itesos, etc.). Parmi la vingtaine de royaumes qui se partageaient alors l'Ouganda précolonial, s'affirmèrent à partir du XVIe siècle, le royaume Bounyoro des Kitaras et le royaume Bouganda. Le dernier cité, à la fin du XVIIe siècle, impose sa suprématie au Bounyoro, ce qui lui vaudra d'être le principal interlocuteur des étrangers intéressés par le pays. C'est ainsi que le Kabaka (roi) Mtessa (1860-1884) qui se sentait menacé par l'expansion égyptienne au Nord, fit bon accueil aux premiers européens que sont l'anglais John Speke en 1862 et l'américain Stanley en 1875. Les premiers contacts favorisèrent l'installation de missionnaires protestants anglais, et le développement de l'influence anglaise qui dut vaincre les réticences du Kabaka Mwanga (1884-1897) auteur des massacres de chrétiens en 1884-1885 et coupable de flirt avec l'Allemagne. L'Administration anglaise, solidement installée à partir de 1894, ne diffère pas de celle de ses autres colonies. Elle s'appuie ici comme ailleurs, sur les institutions tribales traditionnelles et dans le cas d'espèce, sur le royaume du Bouganda auxquel il est accordé d'importants privilèges, surtout à son roi le Kabaka. Cette politique retarda la naissance du nationalisme ougandais qui ne devint réalité qu'à partir de la fin des années 50. C'est d'ailleurs à cette époque que se constituèrent deux partis politiques, le Kabaka Yekka qui voulait maintenir la prépondérance absolue du roi du Bouganda et l'Uganda people's congress du Dr Milton Oboté qui se posait en défenseur de toutes les ethnies. A la suite d'un compromis, un gouvernement de coalition fut mis en place et le pays obtint son indépendance le 9 octobre 1962, avec le Kabaka Mutesa II comme président de la République et le Dr Oboté comme Premier ministre. Le fragile équilibre ne résista guère à la rivalité entre les deux hommes. En février 1966, Oboté renverse le Kabaka et le 15 avril suivant, se proclame chef de l'Etat de l'Ouganda. Profondément nationaliste, Oboté s'attira les foudres des firmes étrangères et d'une partie de l'armée qui le renversent le 24 janvier 1971. Le pouvoir échoit au Maréchal Idi Amin Dada. La poitrine couverte de médailles militaires (certaines étaient des contrefaçons), bouffon à souhait, il se signala par une politique déroutante au chapitre de laquelle on note l'humiliation de l'Angleterre, l'expulsion des commerçants indiens, l'appel à la destruction totale d'Israël, et l'apologie d'Hitler! Cette politique bien entendu, se faisait sur fond de massacres qui ont coûté la vie à près de 750.000 ougandais. Fatiguées des extravagances sanguinaires du tyran de Kampala, 18 tendances politiques r unies au sein du Front national de libération (FLN) s'allièrent à la Tanzanie pour le chasser du pouvoir le 11 avril 1979. Le pays ruiné et traumatisé ne retrouva pas pour autant la stabilité. Le nouveau président Yusuf Lulé, ancien recteur de l'université de Kampala fut incapable de faire face à l'anarchie généralisée comme aux 18 tendances du FLN. Dés le 20 juin, il cède la place à Godfrey Binaisa qui à son tour fut destitué le 12 mai 1980 par une "commission militaire". Des élections organisé es peu après sous la supervision de l'Armée tanzanienne permirent à l'ancien président Milton Oboté de redevenir président le 15 décembre 1980. Vivement contesté par les perdants des élections, qui crient à la fraude, affaibli par le départ des troupes tanzaniennes, incapable d'enrayer l'insécurité montante et ha par l'armée composée à 50% de l'ethnie minoritaire des Acholi, le Dr Oboté est chassé du pouvoir par l'armée en juillet 1985. Le pouvoir choit au Brigadier général Tito Okello. Ce dernier comme ses prédecesseurs sera impuissant face à l'insécurité et à la guérilla de l'armée nationale de résistance (NRA), maître de l'Ouest et du Sud dirigé par l'ancien ministre de la Défense Yoweri Museveni. Après plusieurs péripéties et une guérilla rondement menée, ce dernier chasse Okello en janvier 1986. Depuis, il préside aux destinées de l'Ouganda, et a réussi l'exploit de rester au pouvoir 12 ans durant dans un pays qui a vu se succéder 8 présidents depuis 1962. CLAUDE KOUASSI YAO
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Directeur Général:
Michel KOUAME
Siège Social - Administration
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