En développement
Forum économique de Dakar
QUAND LE PRESIDENT BEDIE R VE L'AFRIQUE
"Entre les risques qui paralysent et les initiatives qui peuvent faire rêver, bouger, transformer en mieux" le choix du Chef de l'Etat ivoirien est fait. Pour le Président BEDIE l'heure est venue de faire de l'Afrique qui trop souvent n'a été que le continent des origines de l'humanité, "le nouveau grand continent de l'avenir de l'homme".
Devant ses pairs réunis autour de M. Wolfenson (Banque Mondiale), à l'hôtel Méridien (Dakar), S.E. M. Henri KONAN BEDIE a voulu d'emblée s'identifier à cette Afrique qui refuse le doute à l'égard de sa propre positivité. D'où son discours aux relents panafricanistes sans précédent, affirmant avec force que notre continent uni dans sa diversité, préservera mieux ses racines qu'un ensemble morcelé face à la domination culturelle et économique des puissances européennes et asiatiques.
Et de cette unité, le Chef de l'Etat a une vision claire: "Il n'est pas question d'exclure qui que ce soit, ni de se limiter à une Afrique marchande et réglementaire, mais d'aller d'un même pas déterminé vers une coopération diplomatique, une sécurité collective, un jour une monnaie unique et le plus vite possible vers une prospérité partagée", affirme-t-il. Et de préciser "il s'agit d'un projet à long terme dont la vision, la vocation panafricaine, est inscrite dans les gènes de l'Afrique elle-même".
Mais plus que tout le "rêve d'Afrique" dont le Chef de l'Etat se veut porteur c'est celui d'un continent doté d'une succession de villages industriels où les personnels vivraient à la campagne, offriraient à chaque famille la possibilité d'ajouter à son revenu salarial les fruits de quelques arpents de terre.
"On se prend à rêver des familles les plus heureuses du monde. Plus rien à voir avec la misère du petit paysan. Plus rien à voir non plus avec la désintégration sociale à laquelle s'exposent tous ceux qui font malgré eux le mauvais choix de venir vivre dans les banlieues de nos capitales", plaide-t-il. Et de s'élever contre les schémas uniformisateurs en invitant à ne pas commettre d'erreur sur les priorités: "C'est à nous d'inventer nos modèles de développement le mieux adapté à notre histoire et à notre culture. Les institutions n'ont pas un modèle type à imposer aux autres peuples. Mais au contraire elles doivent les aider dans leurs démarches propres par de véritables actions de partenariat et de co-développement faites de soutien aux investissements réalisés sur place d'accès ordonné à nos marchés, de transfert de technologie, d'association rapide à nos mécanismes communautaires".
Pour le Chef de l'Etat, la priorité c'est donc, l'agriculture parce qu'elle est "le socle de notre industrie". Argumentation: "toute économie qui s'arrache à la pauvreté commence par se doter d'une agriculture, c'est-à-dire des moyens de satisfaire son autosuffisance alimentaire".
Aussi, considère-t-il qu'il est fondamental de conserver à l'Afrique son paysage rural, une population enracinée, des villages vivants... qui mieux que le Chef de l'Etat ivoirien profondément attaché à son village sait que la marginalisation massive entraînera tôt ou tard la société africaine dans un naufrage prévisible...
HONORAT DE YEDAGNE
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