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Remise du Prix Houphouet-Boigny à DakarRAMOS ET NUR, ENSEMBLE POUR UNE NATION UNIEL'UNESCO a donc procédé mercredi dernier à Dakar à la remise officielle du Prix Houphouet-Boigny pour la Recherche de la paix aux deux lauréats de l'édition 1997: les Philippins Fidel V. Ramos (chef de l'Etat) et Nur Misuari (président du Front Moro de Libération national). Deux grands artisans de la paix qui succèdent ainsi à deux autres et non des moindres: Alvaro Arz Irigayon, président de la République du Guatemala et Rolando Morau, représentant de l'Union révolutionnaire nationale guatémaltèque qui, comme leurs deux successeurs, ont engagé un processus de paix par la signature d'un accord le 31 décembre 1996 mettant fin à trente six ans de guerre civile. La cérémonie empreinte de sympathie, mêlée d'émotion a été honorée, faut-il le rappeler, par la présence des Présidents Henri KONAN BEDIE et son épouse, Abdou Diouf du Sénégal, parrain du Prix du vice-président du Gabon et de bien d'autres personnalités et sommités du monde de la paix. De l'auditorium du Centre international d'échanges et du commerce (CICES) de Dakar des voix se sont élevées tour à tour et de façon unanime pour saluer et rendre hommage aux lauréats philippins, deux héros de la paix qui ont su tisser dans la patience et dans un contexte très hostile la toile de la paix. Cela faisait en effet 26 ans (de 1970 à 1996) qu'une guerre civile à caractère religieux ravageait le pays. Plus de 120.000 morts: c'est le bilan de l'affrontement qui a déchiré le Sud de l'archipel et particulièrement l'île de Madanao où les chrétiens (majoritaires) sont venus s'installer et déposséder de leurs terres, la minorité musulmane. La signature de l'accord de paix du 2 septembre met donc fin à une guerre qui n'avait que trop duré. Pour les Présidents Henri KONAN BEDIE et Abdou Diouf, tout comme le Directeur général de l'UNESCO et le représentant du président du jury du prix, la remise du trophée aux lauréats 1997 vient célébrer un moment historique dans la vie des Philippines. Fidel Ramos et Nur Misuari par l'accord du 2 septembre 1997 ont engagé le pays sur la voie de la reconstruction à laquelle aspirent tous les citoyens. Le jury, dira à ce propos le Président Henri KONAN BEDIE, a distingué deux grands artisans de la paix, deux hommes qui patiemment, courageusement, ont réussi à rapprocher des positions longtemps inconciliables, pour enfin mettre un terme à la guerre civile qui, depuis plusieurs décennies, endeuillait leur patrie commune". "Le Président Fidel Ramos et M. Nur Misuari ont réussi, un pari ambitieux. Il leur a fallu courage, réalisme et ténacité pour parvenir à ramener la paix dans leur pays", a affirmé pour sa part le Président Abdou Diouf qui poursuit: "Le mérite de M. Nur Misuari fut de comprendre que "la guerre ne résout rien de nos jours". "En face de lui, il a trouvé le Président Ramos, un homme d'ouverture et de dialogue". Monsieur le Président Ramos, Monsieur le gouverneur Misuari, vous avez ouvert à votre peuple les portes d'un avenir meilleur fondé sur la concorde et la volonté de bâtir en commun une nation unie et solidaire", a ajouté le parrain du prix qui en conclusion dira aux lauréats: "Le Sénégal vous accompagne de ses v ux de réussite dans la noble mission que vous vous êtes tracée et qui vous vaut de recevoir aujourd'hui après Nelson Mandela, Frederik De Klerk, Yasser Arafat, Itzhak Rabin, Shimon Perès et tant d'autres bâtisseurs de la paix, l'une des distinctions internationales les plus prestigieuses". Des v ux pour les lauréats et leurs pays, le Directeur général de l'UNESCO en a formulé. Il vaudrait voir l'accord de paix signé par Ramos et Misuari devenir un véritable accord de paix, de prospérité, de bonheur pour tout le peuple des Philippines. En sa qualité de responsable de l'édification de la paix dans l'esprit des hommes, Federico Mayor, saisissant l'opportunité de la remise du Prix de la paix, a lancé un appel à tous les pays qui sont aujourd'hui impliqués dans des conflits fratricides, leur demandant d'écouter la voix de la raison et non celle de la force. En disant cela, le Directeur général de l'UNESCO avait en esprit, l'Erythrée encore et davantage empêtré dans une guerre de secession, le Mozambique et la Guinée-Bissau, qui sortis d'une guerre coloniale, s'enlisent maintenant dans des coups de force. "Dans le passé, nous n'avons pas partagé nos valeurs essentielles. Aujourd'hui, nous pouvons uvrer pour le dialogue. Avec ce 21e siècle, (ce siècle des défis) nous pouvons mettre un terme à la culture de la guerre et promouvoir la culture de la paix". M. Jean Foyer, ancien conseiller juridique du Président Houphouet-Boigny et membre du jury, ne dit pas le contraire lui qui a émis le v u que "la graine" de la paix, de la concorde semée par Ramos et Misuari, germe et fleurisse pour le bien de leurs peuples". L'exemple de Ramos et Misuari doit également servir au continent africain et au monde qui ont besoin de paix. EUGENIE DOUAYERE
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