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Remise du Prix Houphouet-Boigny à Dakar



SUS AUX MARCHANDS D'ARMES



Dansn son message livré à l'occasion de la remise du Prix Houphouet-Boigny à Dakar, le Président de la République a stigmatisé l'attitude des uns et des autres vis-à-vis des marchands d'armes: "Il faut mettre fin au laisser faire, au laxisme dont bénéficient les marchands d'armes".

Monsieur le Président de la République du Sénégal,
Monsieur le Vice-Président de la République gabonaise,
Honorables lauréats
Monsieur le Directeur Général de l'UNESCO,
Messieurs les Membres du Jury,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

C'est pour moi une grande joie de me trouver à nouveau parmi vous à l'occasion de la cérémonie de remise du Prix Félix Houphouet-Boigny pour la recherche de la Paix à Son Excellence M. Fidel V. RAMOS, Président de la République des Philippines et à M. Nur MISUARY, Président du Front Moro de Libération nationale.

Cette joie est redoublée cette année par le fait que la remise du Prix a lieu à Dakar, c'est-à-dire dans la capitale du pays que gouverne avec clairvoyance et sagesse mon ami et frère, le Président Abdou DIOUF qui nous fait la faveur d'un accueil exceptionnellement chaleureux et amical.

Je l'ai déjà dit, mais il me plaît de le redire, sans le soutien constant et la sollicitude attentive que le Président Abdou DIOUF, en tant que parrain du Prix désigné par le Président Félix Houphouet-Boigny, n'a cessé d'accorder à la promotion et au rayonnement international de ce Prix depuis sa création, jamais cette haute distinction n'aurait connu un tel succès.

Le Président Abdou DIOUF a apporté au prix le poids de son prestige personnel et de sa stature internationale. Il s'est montré en tout le parrain idéal que le Président Félix Houphouet-Boigny avait souhaité. Qu'il en soit à nouveau, ici, publiquement et chaleureusement remercié.

Je souhaiterais également saluer la présence parmi nous du vice-président de la République gabonaise qui nous a fait l'honneur de venir représenter le président El Hadj Omar Bongo, à cette grande manifestation en faveur de la paix.

Depuis son accession à la magistrature suprême de son pays, le président Bongo a su faire du Gabon un pôle de stabilité et de prospérité en Afrique centrale. La présence parmi nous de son haut représentant témoigne de son attachement aux idéaux de l'UNESCO et du Prix Félix Houphouet-Boigny pour la Recherche de la Paix.

Mes remerciements s'adressent enfin à M. Federico MAYOR, Directeur général de l'UNESCO, pour l'attention qu'il n'a cessé de porter au développement et au rayonnement du Prix.

PLUS DE 120.000 MORTS

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Le jury du Prix a tenu à distinguer cette année deux grands artisans de la paix, deux hommes qui, patiemment, courageusement, ont réussi à rapprocher des positions longtemps inconciliables, pour enfin mettre un terme à la guerre civile qui, depuis plusieurs décennies, endeuillait leur patrie commune.

Ces deux lauréats qui viennent ajouter leur nom à la liste des héros de la paix, sont M. Fidel V. RAMOS, président de la République des Philippines et M. Nur MISUARI, président du Front Moro de Libération nationale.

C'est une règle générale que, plus une guerre se prolonge, plus il est difficile d'y mettre fin. Le conflit qui a déchiré le Sud de l'archipel philippin et, particulièrement, l'île de Mindanao, ne fait pas exception à la règle. Lorsque le président RAMOS et M. MISUARI ont entrepris de rechercher les voies d'une solution pacifique, l'affrontement durait depuis vingt-six ans avec plus de 120.000 morts.

Cela seul pourrait suffire à démontrer la détermination dont ont dû faire preuve les deux lauréats dans la voie qu'ils avaient choisie. Dans cette difficile marche vers la réconciliation, les concours et les appuis extérieurs ne leur ont pas fait défaut. Des accords partiels successifs, progressifs ont été signés avec le soutien des pays amis des Philippines.

Mais seuls ces deux hommes d'exception étaient en mesure de parvenir au règlement général du conflit, s'appuyant sur un ambitieux programme d'intégration et de développement des populations musulmanes de l'archipel.

C'est sur ces bases qu'a été signé l'Accord de paix du 2 septembre 1996, dont nous sommes venus ici féliciter et récompenser les auteurs.

A cet égard, je suis heureux de remercier le jury du Prix de la sagesse et de la clairvoyance dont il a fait preuve une fois de plus dans les choix des lauréats qu'il propose à l'attention de la communauté internationale.

Au cours de ces dernières années, la volonté de ce prix a été de témoigner de l'universalité des efforts de paix manifestés dans le monde, que ce soit en Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud, en Europe, aujourd'hui en Asie, sans oublier la reconnaissance due aux contributions apportées aux organisations internationales. C'est ainsi que l'avait voulu le Président Houphouet-Boigny lui-même. Il se sentait concerné par tout ce qui importe à l'avenir de l'humanité et il savait que tout se passe en définitive dans la tête et dans le c ur des individus. Aussi, avait-il souhaité utiliser sa renommée universelle et son arme préférée, le dialogue à travers la parole partagée et tenue, pour faire parvenir aux hommes et en premier aux hommes de sagesse de tous horizons, de toutes conditions, de toutes religions, un message de fraternité et de concorde.

Par fidélité à cet idéal de paix et de liberté, pour donner vie à son uvre partout où des personnes et des peuples ont choisi d'abandonner le combat et de rompre avec la logique infernale et vaine de la guerre, pour aller ensemble vers la paix, le Prix Félix Houphouet-Boigny accompagne l'exemplarité de ces démarches qui exigent souvent plus de courage que faire la guerre.

En choisissant de les faire connaître, en les honorant et aussi en réfléchissant aux meilleures voies possibles pour développer ensuite une coexistence juste, le prix entend aussi lancer un appel afin que le monde devienne une communauté solidaire où la coopération puisse aider à résoudre les problèmes (intérieurs) de l'existence et du développement des pays membres les moins favorisés de cette communauté et contribuer ainsi à les libérer de l'injustice et des besoins essentiels.

Les conflits frontaliers, les guerres civiles, les foyers de guérilla, l'intégrisme, le fondamentalisme, l'hostilité possible vis-à-vis du monde occidental, l'immigration clandestine ont une origine connue: le sous-développement. Notons seulement une fois de plus l'étroite liaison du problème de la paix avec les problèmes économiques et la nécessité de les résoudre conjointement.

Mais dorénavant, un point capital est acquis: on ne répondra pas à ce défi par des moyens militaires, par la militarisation croissante de la planète. Le monde entier, le Sud comme le Nord, a un intérêt vital à ce que la course aux armements, de plus en plus destructeurs et coûteux, soit arrêtée et à ce que cette prolifération incontrôlable, (donc dangereuse et ruineuse), soit enrayée. Il faut mettre fin au laisser-faire, au laxisme dont bénéficient les marchands d'armes. La question est à nouveau à l'ordre du jour; l'actualité nous le montre dans notre sous-région africaine. Aussi, la constance dans la volonté d'aboutir à des règlements pacifiques et au soutien de la démocratie et du développement n'en sont que plus nécessaires.

Je voudrais au passage souligner que l'action pour la paix est au c ur de la politique de la Côte d'Ivoire dans la sous-région comme sur la scène internationale. Que cette action cherche à provoquer par tous les moyens des négociations en faveur de la paix, de la démocratie, de l'épanouissement des libertés et d'un développement solidaire pour le droit pour tous à vivre en paix et dans la dignité. Nous voulons contribuer à hâter l'instauration d'une paix juste, durable et sûre propre à sauvegarder tous les droits humains, nous voulons contribuer à établir la vocation planétaire du message de paix du Président Félix Houphouet-Boigny.

Telles sont les considérations qu'une nouvelle fois je tenais à rappeler brièvement devant vous en cette occasion qui m'a été si courtoisement offerte.

Pour conclure, mes remerciements vont également au Secrétaire Exécutif du Prix, M. Alioune TRAORE, qui consacre sa compétence et tout son dévouement au service du bon fonctionnement et de la promotion internationale du Prix F.H.B.

Au nom du peuple ivoirien et en mon nom personnel, je souhaite au peuple philippin tout entier un long avenir de paix et de prospérité sur les bases établies par le président Fidel V. RAMOS et M. Nur MISUARI à qui j'adresse mes plus vives et sincères félicitations.

Je vous remercie.

Henri KONAN BEDIE
DAKAR, LE 17 JUIN 1998

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