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REMISE DU PRIX HOUPHOUE-BOIGNY
LE DIALOGUE RECOMPENSE
"Le jury a distingué deux grands artisans de la paix, deux hommes qui patiemment, courageusement, ont réussi à rapprocher des positions longtemps inconciliables, pour enfin
mettre un terme à la guerre civile qui, depuis plusieurs décennies endeuillait leur patrie commune", a déclaré hier le Président Henri KONAN BEDIE à la cérémonie de remise du Prix Houphouet-Boigny pour la recherche de la paix aux lauréats 1997: Fidel Ramos président des Philippines et Nur Miniari, dirigeant du Front Moro de libération nationale.
Deux lauréats qui, dit-il, viennent ajouter leur nom à la liste des héros de la paix.
Cent vingt mille morts, c'est le bilan de l'affrontement qui a déchiré le Sud de l'Archipel philippin et particulièrement l'île de Mindanao.
Pour le Président BEDIE, "c'est une règle générale que, plus une guerre se prolonge, plus il est difficile d'y mettre fin. Le conflit philippin ne fait, dit-il, pas exception à la règle: "lorsque le Président Ramos et M. Miniari ont entrepris de rechercher les voies d'une solution pacifique, l'affrontement durait depuis vingt six ans avec plus de 120.000 morts" "Cela seul pourrait suffire à démontrer la détermination dont ont dû faire preuve les deux lauréats dans la voie qu'ils avaient choisie".
C'est à juste titre que le Chef de l'Etat a remercié le jury de la sagesse et de la clairvoyance démontrées dans le choix des lauréats qu'il propose à l'attention de la communautéinternationale. Tout en saluant donc le choix du jury, le Président a mis un accent tout particulier sur la volonté du Prix qui, au cours de ces dernières années a été de témoigner de l'universalité des efforts de paix manifestés dans le monde. "Que ce soit en Afrique, au Moyen-Orient, en Afrique du Sud, en Europe, et aujourd'hui en Asie. Sans oublier, insiste-t-il, la reconnaissance due aux contributions des organisations internationales".
"C'est ainsi que l'avait voulu le Président Houphouet-Boigny lui-même" , rappelle-t-il avant d'ajouter: "Par fidélité à cet idéal de paix et de liberté, pour donner vie à son uvre partout où des personnes et des peuples ont choisi d'abandonner le combat et de rompre avec la logique infernale et vaine de la guerre, pour aller ensemble vers la paix, le Prix Houphouet-Boigny accompagne l'exemplarité de ces dernières démarches qui exigent surtout plus de courage que faire la guerre".
"En choisissant de les faire connaître, en les honorant et aussi au réfléchissant aux meilleures voies possibles pour développer ensuite une coexistence juste, le prix entend aussi lancer un appel afin que le monde devienne une communauté solidaire où la coopération puisse aider à résoudre les problèmes de l'existence et du développement des pays membres les moins favoris s de cette communauté et contribuer ainsi à les libérer de l'injustice et des besoins essentiels", a affirmé le Président BEDIE qui avant tout propos, a dit la joie redoublée qui était la sienne hier: le choix de Dakar pour la cérémonie; "Dakar, capitale du pays que gouverne avec clairvoyance et sagesse son ami et frère, le Président Abdou Diouf", parrain du prix UNESCO.
Abdou Diouf qui, grâce "à son soutien constant et sa sollicitude attentive a permis au Prix, cette haute distinction de connaître un succès.
"Abdou Diouf apporte au Prix le poids de son prestige personnel et de sa stature internationale. Il s'est montré en tout le parrain idéal que le Président Félix Houphouet-Boigny avait souhaité", a dit le Président de la République à l'endroit de celui dont les qualités humaines, intellectuelles ont étérelevées par les uns et les autres hier.
EUGENIE DOUAYERE
ENVOYEE SPECIALE
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