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Produits vivriersUNE SOLUTION DURABLE A LA PENURIES'approvisionner sur les marchés en produits vivriers de grande consommation, n'est pas la chose la plus facile à faire aujourd'hui dans les villes ivoiriennes. Les denrées alimentaires _ du moins certaines _ se font de plus en plus rares et, celles qui existent, sont hors de prix pour les ménages ivoiriens dont le pouvoir d'achat a été érodé par la dévaluation du franc CFA de janvier 1994. Cette situation est d'autant plus préoccupante que le gouvernement au cours des deux derniers conseils des ministres a décidé de mettre en place un programme quinquennal de développement des cultures vivrières. C'est donc ce programme comportant un sous-programme d'urgence en matière de production maraîchère étalé sur deux ans, que le ministre de l'Agriculture et des Ressources animales, M. Lambert Kouassi Konan a présenté hier à la presse nationale et internationale. "Volontariste, ce programme vise à relever les défis de l'alimentation dont les principaux enjeux sont la sécurité alimentaire des Ivoiriens et la contribution à la sécurité alimentaire des pays de la sous-région", a-t-il indiqué. Le plan de développement des productions vivrières du gouvernement à cet effet s'appuie sur la promotion soutenue de ces productions en véritables spéculations de marché, l'introduction massive de technologies agricoles en vue d'une intensification de celles-ci et des mesures d'accompagnement propres à soutenir les programmes de relance des cultures vivrières. "Le gouvernement prévoit à court terme dans cette logique, de vulgariser les résultats de la recherche agricole, d'intensifier les cultures à moyen terme, de maîtriser l'eau et de développer l'irrigation à long terme", a déclaré le ministre. Le programme devant aboutir à la réalisation de 50.000 hectares nouveaux de terres aménagées sous irrigation après deux quinquennats, il permettra donc de produire sans problème en toutes saisons, cent quatre vingt onze milliards de F.CFA, tels sont les investissements nécessaires pour le mener à bien au cours du premier quinquennat (1998-2002). "Déjà financé à hauteur de 62 milliards essentiellement sur des concours extérieurs, les opérateurs privés devront y contribuer de même que l'Etat", selon M. Lambert Kouassi Konan. Pour pallier l'actuel déficit en vivriers estimé à 30%, 320 hectares dans les communes d'Abidjan et de sa banlieue seront exploités pour la production de produits maraîchères dès le 6 juillet prochain dans le cadre du programme d'urgence couvrant le biennium 1998-2000. "Si le gouvernement a déjà débloqué 1,5 milliard de F.CFA à cet effet, le ministère du Commerce a lui aussi pris les dispositions pour éviter une augmentation excessive du prix du kilogramme de riz". Ces mesures n'occultent toutefois pas le fait qu'il subsiste au niveau de certaines productions vivrières telles que le riz, les légumes et plus récemment la banane plantain, des faiblesses structurelles. 'ailleurs le ministre Lambert Kouassi Konan l'a lui-même reconnu. C'est peut-être pour cela, qu'à la situation conjoncturelle actuelle de rareté et de cherté des denrées alimentaires sur les marchés, le gouvernement aussi préoccupé que les populations, a préféré apporter une solution structurelle. C'est-à-dire plus durable. LOUIS S. AMEDE
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