BI-HEBDOMADAIRE DU PDCI-RDA
Mardi 26 Janvier 1999
PAROLE FORTE
HOMMAGE À PHILIPPE YACÉ
PAR ANTOINE KONAN KANGA, ancien Maire d'Abidjan, Membre du Comité des Sages du PDCI-RDA
Le Jeudi 12 janvier 1999 à l 'occasion des obsèques du Président Philippe Grégoire
Yacé, le Doyen Antoine Konan Kanga, ancien maire de la ville d'Abidjan et membre
du Comité des Sages du PDCI-RDA, a rendu, au nom du Président de la République, un
hommage posthume et appuyé à l'illustre disparu. Ci-dessous, le texte intégral de ce témoignage
poignant et pathétique.Devant une si grande assemblée profon-dément recueillie, difficile,
pénible et redoutable est l'exercice auquel je dois me livrer ce matin, celui d'évoquer la mémoire de Philippe Grégoire Yacé au nom de M. le Président de la République,
du gouvernement et surtout de notre grand parti le PDCI-RDA dont il fut sans conteste
un de ses plus grands animateurs.
J'aurais voulu ne pas avoir ce "privilège". Pas parce que je ne m'en sens pas capable
ou pas parce que Philippe ne mérite pas d'être honoré par votre serviteur, mais tout
simplement parce que ce "privilège", que dis-je, ce devoir m'est redoutable, difficile et pénible, à la fois.
Philippe a été mon bizut à l'école primaire supérieur (E.P.S) de Bingerville ; c'était
l'année scolaire 1933-1934 et nous y avons vécu, ensemble, deux années durant avec
d'autres camarades de promotion dont le nombre, hélas, diminue de jour en jour. Par
ailleurs, je le précédai à l'école William Ponty à Gorée au Sénégal où il acheva ses
études d'instituteur.
Incontestablement cette période au cours de laquelle nous mordions à pleines dents
dans la vie, sans toujours savoir ce que nous deviendrons, m'a laissé des souvenirs
ineffables auxquels je pense en ce moment-ci.
Une autre grande difficulté à l'évocation de la mémoire de Philippe tient à ses parcours
professionnel et politique exceptionnellement prestigieux. Dès lors, comment camper
un tel personnage ? Du brillant pédagogue à l'homme politique émérite que tu fus,
que dois-je retenir, cher Philippe, pour te rendre cet ultime hommage ? Assurément,
la tâche est loin d'être aisée !
COMBATTANT EXEMPLAIRE
M. Le Président de la République, Nous voici une fois de plus confrontés à l'irrémédiable.
Et cela est éprouvant, extrêmement éprouvant, car la mort vient à nouveau de frapper
l'une des figures de proue de notre lutte anticoloniale, un combattant exemplaire des premières heures de notre lutte d'émancipation politique, le Président Philippe
Grégoire Yacé, notre frère, notre grand-frère, notre père, notre grand-père, notre
ami, de très grande qualité. Ce deuil, à n'en pas douter, est le vôtre. Même si à
cause de son âge avancé il ne montait plus au front de notre Parti, il ne continuait pas
moins d'en demeurer l'un de ses principaux inspirateurs et surtout un conseiller
avisé chaque fois que vous le sollicitez.
Philippe, nous te savions malade, très malade même, mais nous gardions le secret espoir
de te voir rétabli pour venir occuper ta place sur la scène politique aux côtés du
Chef de l'Etat le Président Henri Konan Bédié.
Hélas ! notre espoir fut vain. Ce 29 novembre 1998, l'oiseau du mauvais sort, l'oiseau
noir qui ne connaît ni répit , ni repos, est passé sur Abidjan et précisément sur
un de ses quartiers, Cocody où est implantée la Polyclinique Sainte Anne-Marie (PISAM)
pour accomplir sa sale besogne, ne laissant derrière lui que pleurs, lamentations
et désolation. Mais comment pouvait-il en être autrement quand on sait que Philippe
est un enfant de l'eau et que la PISAM jouxte la Lagune Ebrié qui l'a vu naître sur
ses rives à Jacqueville il y a de cela 79 ans. Il n'y avait qu'en ces lieux où elle pouvait
rattraper le Président Philippe Grégoire Yacé qui avait cru, à tort, que les rivages
de cette eau pouvaient lui apporter, comme au jour de son premier cri sur la terre
des hommes, la sérénité et le repos propices à la guérison tant souhaitée par tous.
Du reste, est-il nécessaire de rappeler que tu as lutté contre ce mal qui t'emporte
aujourd'hui avec une rare ténacité. Le soldat que tu as été n'avait pas perdu de
sa témérité et de son courage pour lui résister jusqu'à l'épuisement de ses dernières
énergies.
Ainsi, malgré le mal qui te minait, nous t'avons revu, au perchoir du Conseil Économique
et Social, lors de l'avant dernière ouverture solennelle de cette institution à laquelle
tu as su communiquer ton ardeur militante et ta foi en l'avenir radieux de la démocratie en Côte d'Ivoire , interpeller les différents acteurs politiques de notre
pays à plus de retenue et d'humilité. Quelle opiniâtreté ! Quel dévouement pour son
pays ! Mais ton absence à Yamoussoukro à la rentrée politique de notre Parti, le
PDCI-RDA, auquel tu as tout donné et qui devait t'élever au grade de grand officier de l'ordre
du Bélier nous inquiéta profondément et fort opportunément. Et comme toujours, en
pareilles circonstances, l'opinion nationale a été alimentée par les commentaires
les plus malveillants. Ces commentateurs, oubliant tout simplement qu'ils n'échapperont
point eux-mêmes, en aucune manière, au sort qui est le tien aujourd'hui. Et que de
toute façon, si tous les hommes sont appelés à mourir un jour, "toutes les morts
n'ont pas la même signification". Et, la présence de tous les dignitaires de ce pays, de
tous ses fils et filles de toutes conditions sociales, de ce parterre de personnalités
résidant en Côte d'Ivoire ou venus de très loin, pour te dire cet ultime adieu, prouve
s'il en était besoin la justesse de ces propos.
Messieurs les Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs , Comme je le disais tout à l'heure
Philippe était un instituteur de métier et rien, absolument rien ne le prédestinait
à une carrière politique de si haut vol. Mais, comme ce sont les conditions matérielles qui déterminent la conscience sociale, Philippe, à l'instar de la plupart de ses
camardes de Gorée, Sébikotane et Dakar, la fine fleur intellectuelle de l'époque,
prit conscience des injustices criantes perpétrées par l'administration coloniale
contre les populations ivoiriennes. Dès lors, il s'engagea dans la lutte politique initiée
par Félix Houphouët-Boigny en rejoignant les membres fondateurs de notre grand parti
d'avant-garde, le PDCI-RDA à partir de 1947.
CONSCIENCE RAFFERMIE
Chargé de cours au Collège Technique d'Abidjan durant l'année scolaire 1941-1942,
il fut mobilisé en raison de la 2ème guerre mondiale, en décembre 1942 et affecté
au 6è Régiment d'Artillerie Coloniale (R.A.C) de Dakar le 15 Janvier 1943 pour participer
à la guerre de libération en Afrique du Nord et en France jusqu'à l'armistice de mai
1945. Puis, il se retrouva en zone d'occupation en Allemagne jusqu'en octobre 1945.
Comme vous le voyez, ce n'est par hasard qu'il se retrouvera en zone d'occupation
en Allemagne jusqu'en octobre 1945.Comme vous le voyez, ce n'est pas par hasard qu'il fut
de 1954 à 1981, Président de l'Association nationale des anciens combattants de Côte
d'Ivoire et de 1981à sa mort président d'honneur de ladite association.
Son service militaire accompli, il regagna son pays et fut démobilisé en février 1946.
C'est à partir de là qu'il renouera avec l'enseignement mais avec une conscience
encore plus raffermie.
En effet, malgré un talent reconnu de tous pour le métier d'enseignant, c'est au niveau
politique que Philippe va donner la pleine mesure de ses capacités et de son savoir-faire
.
Sacrifiant les privilèges que pouvaient lui procurer son statut d'enseignant, il comprit
qu'il lui fallait combattre le bon combat, celui de la libération des peuples noirs
opprimés. Car dans la chanson de Roland, il découvrit un jour ces beaux vers qu'il
médita longtemps et décida de les adopter comme principe de vie : "Pour son seigneur,
on doit souffrir détresse, et endurer le grand chaud, le grand froid, perdre pour
lui et le cuir et le poil". En effet, grâce à ces vers, Philippe venait de découvrir
et de comprendre que son seigneur, c'est-à-dire son pays, la Côte d'Ivoire, était victime
de l'intolérance, de l'injustice coloniale et qu'il fallait, pour le libérer et le
servir, lutter énergiquement sans calculs. C'est cet engagement qu'il prit en adhérant au PDCI-RDA et qu'il respectera scrupuleusement.
Philippe était aussi un travailleur infatigable. Ainsi , parallèlement au combat politique
qu'il mena au PDCI-RDA, il milita au sein du Syndicat national des enseignants de
Côte d'Ivoire (SYNECI) dont il fut le Secrétaire général de juillet 1949 à juillet
1954.
Avec une telle prise de conscience des problèmes de son temps servie par cette extraordinaire
capacité de travail, le Président Yacé fut remarqué et apprécié par le Président
Félix Houphouët-Boigny qui allait en faire un de ses collaborateurs les plus proches et lui confier d'importantes responsabilités. Ainsi, il fut successivement Secrétaire
général de la sous-section PDCI-RDA d'Aboisso (1947-1952), de Treichville, Koumassi,
Port-Bouët (1952-1956) et second trésorier du Comité de Coordination du RDA (septembre 1957) et membre du Bureau Politique à partir de 1959.
Permettez-moi, Mesdames et Messieurs, de prendre un raccourci, car la liste des diverses
responsabilités exercées par notre frère est très longue et imposante, pour dire
qu'il a été Secrétaire Général du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire de 1965 à 1980,
député de 1958 à 1990 et Président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire de 1960
à 1980, ainsi que Maire de Jacqueville, sa ville natale, de 1980 à 1995.
Dans le cadre de ses activités au sein de l'Assemblée nationale, il a eu à participer
à plusieurs rencontres avec les parlements des autres pays et notamment ceux ayant
en partage le français comme langue. Ainsi, il a été, entre autres, Président de
la Conférence parlementaire de l'association de la Communauté économique européenne et des
Etats africains et malgache (1968-1978) ; Coprésident de l'Assemblée consultative
CEE-ACP (1975) ; Président de l'Association internationale des Parlementaires de
Langue française (AIPLF) de 1978 à 1982 ; sans oublier le prix Eurafrique pour l'année 1976
qui lui a été décerné en sa qualité de Président de l'Association des Parlementaires
de langue française.
Depuis le 12 février 1986, il a présidé avec autorité et un bonheur inouï aux destinées
du Conseil Économique et Social de notre pays. Sous sa présidence, cette institution
a acquis ses lettres de noblesse et ses avis pertinents sur divers sujets majeurs
de la société ivoirienne sont régulièrement sollicités par le gouvernement. Rarement
cette institution a connu une telle réputation. Cette renommée a dépassé nos frontières,
au point que Philippe depuis novembre 1994 jusqu'à sa mort était le Président en
exercice de l'Union des Conseils Économiques et Sociaux Africains (UCESA). Quelle meilleure
récompense pour ce soldat infatigable au service de son pays et de l'Afrique !
ULTIME HOMMAGE
Qu'ajouter à cela ? Les nombreuses marques d'honneurs glanés par notre illustre disparu
dont je n'ai rappelé que quelques-unes, montrent à quel point la compétence et le
talent de Philippe étaient reconnus tant à l'intérieur de son pays que par la communauté internationale. De tels mérites ne peuvent passer inaperçus. Ils doivent être portés
à la connaissance de plus grand nombre. Voilà pourquoi nous n'avons pas cru utile
de nous en tenir à la recommandation d'Alfred de Vigny qui nous enseigne que devant
la douleur "Seul le silence est grand , tout le reste est faiblesse". Toute la Côte
d'Ivoire rassemblée, ainsi que tes nombreux amis venus de divers horizons sont là
ce matin pour te rendre un ultime hommage. Mais pour ce faire, ils ne peuvent pas
s'imposer ce silence qui pourrait faire croire que ta disparition leur est indifférente. Que
non !
En effet, comment ne pas admirer cette oeuvre colossale que nous laisse Philippe
et dont le fondement réside dans sa force de caractère enraciné dans cet homme forgé
dès son jeune âge aux préceptes ancestraux de dignité, de sagesse et de courage.
Il ne pouvait en être autrement quand on sait que dans notre Côte d'Ivoire traditionnelle,
les notions d'endurance, de bravoure, de dignité et de rigueur, étaient enseignés
aux enfants et notamment aux fils de chefs. Ce ne sont pas les notables Allandian,
Ahizi et Akouri dont tu es le Chef spirituel qui le démentiront. N'est-ce pas cette éducation
qui t'a toujours amené à placer l'intérêt supérieur de ton pays, notre pays, au dessus
de certaines ambitions peut-être compréhensibles ? Car tu sais mieux que quiconque, et pour avoir été un disciple d'Houphouët-Boigny, que l'essentiel était, à chaque
instant de se demander si on a fait, bien fait, ce qu'on doit. Ce qui pourrait se
dire plus prosaïquement ainsi, selon les souhaits du sage : "Fais énergiquement
ta longue et lourde tâche dans la voie où le sort a voulu t'appeler, puis après, comme moi,
souffre et meurs sans parler". C'est l'enseignement essentiel que tu nous laisses
et que nous méditerons toute notre vie, en nous efforçant de l'inculquer aux générations
actuelles et à venir.
Dès lors, M. le Président de la République, il me paraît indiqué, avec votre autorisation,
de m'arrêter un instant sur ce qui a constitué l'essentiel de la vie de Philippe
et qui l'a propulsé au devant de la scène politique nationale, sous-régionale, voire internationale.
Le rapport mystérieux qui a existé entre le Président Houphouët-Boigny et le Secrétaire
du PDCI-RDA qu'a été Philippe Yacé a correspondu à un moment exceptionnel de l'histoire
de la Côte d'Ivoire. Décrypter ce mystère est une oeuvre immense qui devra être oeuvre d'historiens lorsque les acteurs de l'Aventure d'octobre 1946 partie depuis
Bamako auront livré leurs secrets. On y percevra certainement à la lumière de cet
éclairage la part de servitude que masquait une gloire qui, du reste, n'était pas
usurpée. L'adversité ne le rebutait pas et ses mémorables diatribes qui allaient au delà du
Mont Nimba l'attestent éloquemment.
FIDÉLITÉ
Le serviteur fidèle d'entre les fidèles a-t-il cru à un effondrement le 7 décembre
1993 ? On ne peut le penser que si l'on ne retient que l'itinéraire et les sentiments
personnels de Philippe. L'explication peut paraître raisonnable sans emporter totalement la conviction. Il est effet inouï et minable de circonscrire l'homme et son oeuvre
dans les limites d'une conjurations, ou de se résoudre à l'idée que notre frère de
combat n'ait pas perçu, à l'heure des angoisses et des interrogations de cette journée
du 7 décembre 1993, les lueurs de l'abscons qui éclairait autrefois les fidèles de
l'Eglise catholique lors des lectures des offices nocturnes. En ce jour-là, la lueur
venait, à n'en pas douter de la Loi fondamentale.
Chaque malentendu de l'Histoire qui, depuis écrit d'autres pages et qui a engagé le
pays que Philippe a tant aimé et tant servi dans une nouvelle aventure dans laquelle
les générations futures trouveront les mots à faire chanter une fois encore les échos
d'une certaine grandeur qui fut celle de tous les compagnons d'alors et d'aujourd'hui.
La science des sciences, l'art de l'art doit être la politique dont du reste tout
dépend. La maîtriser, c'est ne pas s'ennoblir des songes et comprendre que le pain
des rêves est léger. La politique se meut avec son rythme imposé par les événements
entre écueils et espoir et il faut avec sagacité et ténacité la conduire pour en faire une
épopée.
Philippe sous l'autorité de notre chef charismatique, le Président Félix Houphouët-Boigny
a été de tous les combats. Mais la mort impitoyable la enlevé à notre affection depuis
ce jour fatidique du 29 novembre 1998.
Il s'en est donc allé. Il en va ainsi de la vie. Mais tout en le pleurant, nous ne
devons à aucun moment perdre espoir. Nous devons faire nôtre cette assertion de Bossuet
: "Voilà, dit le grand saint Ambroise, la merveille de la mort dans les chrétiens
: elle ne finit pas leur vie ; elle ne finit que leurs péchés". D'ailleurs, dans la cosmogonie
africaine, pour ne pas dire ivoirienne, cette vérité est largement partagée, et tous
les peuples de notre pays ont un mot précis pour désigner l'au-delà. Alors, point n'est besoin de perdre espoir, et, fort de ces propos, j'invite chacun de nous
à sécher ses larmes car Philippe était un grand croyant, un chrétien pratiquant.
Victor Hugo n'en pensait pas moins quand il écrivait, entre autres, dans son testament,
ceci : "je refuse l'oraison de toutes les églises ; je demande une prière à toutes
les âmes. Je crois en Dieu". Philippe a cru en Dieu lors de son passage sur la terre
des hommes et c'est cela qu'il voudrait nous voir retenir aujourd'hui où, tous ici
rassemblés, nous sommes venus lui rendre l'ultime hommage. Et de ce point de vue,
revenons encore à Victor Hugo qui disait à Théophile Gauthier : "Quand un vivant
nous quitte, ému, je le contemple ; car entrer dans la mort, c'est entrer dans le temple".
Effectivement Philippe entre dans le temple du Dieu vivant qu'il a adoré durant toute
son existence et i n'y a pas de raison qu'il n'en récolte pas les fruits.
DOULOUREUSE SÉPARATION
Sa vie durant, il a placé toutes ses actions sous le sceau et la protection de Dieu.
Voilà pourquoi, dans sa nouvelle vie, Philippe pourra arborer fièrement ses nombreuses
distinctions honorifiques nationales et internationales comme pour montrer qu'il
n'a pas vécu inutile. Ainsi les distinctions reçues dans les différents ordres se bousculeront
sans jamais s'autodétruire ; car chacune d'elles a eu sa place dans son parcours
digne de tous les éloges : grand officier de l'ordre du Bélier, Grand officier de
la Légion d'honneur, Croix du combattant de la guerre 1939-1945, Grand officier de
l'ordre national du mérite français, Grand officier de l'ordre national des Républiques
Malgache, du Dahomey, de la Haute Volta, du Sénégal, Grand croix de l'ordre saint
Grégoire du Vatican, et j'en passe.
Voici, enfin venue, cher Philippe , l'heure de la douloureuse séparation tant redoutée
que nous avons entrevue ce 29 novembre 1998.
Eternel et pénible adieu à tes parents, enfants, petits et arrière petits-enfants,
si bouleversés par ta disparition qui te fait retrouver la place que Dieu a préparée
pour toi auprès de Renée Maimay ...
Eternel et pénible adieu à ton jeune frère, le Président Henri Konan Bédié qui en
bon capitaine devra conduire le bateau ivoire à non port, en ayant toujours présent
à l'esprit les nobles idéaux de notre grand parti, le PDCI-RDA, à savoir l'approfondissement de la démocratie, le dialogue constructif, la tolérance, la justice et la paix.
Eternel et pénible adieu aux membres du Conseil Economique et Social ainsi qu'à l'ensemble
du personnel qui, sans ta présence rassurante et paternelle, se retrouvent aujourd'hui
sans repère.
Eternel et pénible adieu à tes amis venus en ce jour de par le monde te rendre un
ultime hommage et à qui j'adresse, au nom du Chef de l'Etat le Président Henri Konan
Bédié et de son gouvernement, ainsi que la famille éplorée, nos sincères compassions
et nos remerciements.
Eternel et pénible adieu à toute la Côte d'Ivoire, ainsi qu'à ses fils et filles qui
sont tous présents ce matin pour t'accompagner à ta dernière demeure.
Adieu Président Philippe Grégoire Yacé !
Adieu cher frère Philippe !
Abidjan, le 12 janvier 1999
Le Démocrate, bi-hebdomadaire du PDCI-RDA paraissant les mardi et vendredi
Directeur de la publication : Le Secrétaire National Chargé de la Communication du PDCI-RDA : Yao Noël
Siège : Bld Latrille - II Plateaux, 100 mètres après le carrefour des magasins Sococé
Tél. : (225) 41 15 89, 09 BP 960 Abidjan 09
Copyright © 1998 GROUPE LE REVEIL. Tous droits réservés.
|
Africa Online décline toute responsabilité quant au contenu diffusé sur ces pages, propriété du GROUPE LE REVEIL
Remarques et questions à Africa Online :
[email protected]
|