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BI-HEBDOMADAIRE DU PDCI-RDA

Mardi 5 Janvier 1999

LE MESSAGE DU NOUVEL AN DU CHEF DE L'ÉTAT

ESPOIRS POUR LES TRAVAILLEURS

"Chères Ivoiriennes, Chers
Ivoiriens
Mes chers compatriotes,
Nous voici déjà au terme d'une année bien remplie et je suis heureux de l'image que la Côte d'Ivoire offre au regard du monde. C'est l'image d'une nation vivante, chaleureuse
jeune dynamique qui poursuit sa marche dans l'entente et la stabilité. En ce jour de liesse, sachons nous en réjouir et préserver ce capital car cette belle image de l'exception ivoirienne, beaucoup nous l'envient.
Aussi, j'exprime le voeu qu'elle se fortifie sans cesse, car elle nous sera de plus en plus nécessaire pour affronter les défis d'un avenir qui nous promet beaucoup si nous savons accroître notre efficacité collective dans tous les domaines d'activité.
Mais il est déjà un domaine qui nous a apporté ses premiers fruits. Je veux parler de l'accord républicain signé entre le gouvernement et le principal parti de l'opposition, le Front Populaire Ivoirien. Permettez-moi de penser avec vous que cet accord est un beau couronnement des efforts de tous les Ivoiriens sans exception.
C'est la première récompense des efforts que tous ensemble nous avons entrepris depuis de longs mois pour dialoguer et nous retrouver sur des projets essentiels.
En ces circonstances heureuses, je me dois de rendre un hommage public à ceux qui se sont voués, avec discrétion mais avec un rare sens de responsabilités, à ce travail de conciliation et qui, sans céder aux tentations, ont démontré qu'il est toujours possible de balayer les réticences, les méfiances et les préjugés qui font trop souvent obstacle à notre entreprise commune pour le progrès et le bonheur de la Côte d'Ivoire.

Une culture
du consensus

Souhaitons ensemble que la conséquence naturelle de cette nouvelle disposition d'esprit orientée vers la recherche d'un consensus minimum soit, pour l'avenir, notre méthode d'action à tous.
C'est une vraie culture que nous devons faire renaître, car nous l'avons déjà pratiquée dans nos sociétés.
Faire progresser la démocratie ne se limite pas à démultiplier l'exercice du droit de vote mais à faire en sorte que chacun puisse prendre sa part des responsabilités communes que les problèmes de notre développement appellent sans délai.
C'est pourquoi les engagements pris et signés seront tous respectés. Au nom du pardon de la nation, le Parlement a déjà voté à l'unanimité la loi d'amnistie des prisonniers du boycott actif. A l'heure où je vous parle, ces prisonniers sont redevenus des hommes libres et en liberté.
En cette nouvelle année, faisons le v u du fond de nos c urs de remiser nos différends pour unir, sans réserve, dans un combat où la totalité de nos efforts ne sera pas superflue pour entraîner notre pays à vaincre la pauvreté, pour le sortir renforcé d'un ultime plan d'ajustement structurel et, au delà, nous conduire plus vite sur le chemin d'un développement partagé.
Je suis d'ailleurs certain, une fois que nous aurons fait la preuve de notre volonté de lutter à l'unisson pour notre profit mutuel, que nous aurons, dans cette bataille pour le progrès pour tous et du bonheur partagé, l'appui de nos frères ivoiriens actuellement hésitants.
C'est un v u que je forme avec l'espérance qu'il sera exaucé pour nous aider à rechercher le consensus d'abord, avant de formuler la loi du plus grand nombre qui s'impose souverainement.
Le respect mutuel que nous nous devons ainsi que la confiance placée au centre de nos relations humaines multiplieront nos possibilités de réussite dans cette quête de dialogue pour l'efficacité.
Comme c'est de coutume, je voudrais rapidement faire un tour d'horizon de l'année écoulée.
En 1998, l'évolution du tableau de bord de l'économie ivoirienne a enregistré des résultats qu'il est utile de connaître, sans pour autant faire preuve d'une autosatisfaction stérile, car nous revenons de loin et nous sommes loin du compte.
Bien des progrès devront être consolidés dans les années à venir. Mais c'est vrai, le retour à une croissance forte de notre économie, soutenue par la stabilité de nos institutions, a permis de poursuivre l'assainissement général de nos finances publiques et rend plus que jamais possibles nos ambitions à devenir un pays émergent.
Notre but est de réaliser cet objectif ultime en une génération. Nous en prenons le chemin.
Cette croissance, confirmée pour la 4è année consécutive, soutient tous les dispositifs de notre développement. C'est le moteur de l'activité et donc de l'emploi. Sur ce volet, les signes sensibles d'une reprise se sont renforcés en 1998 et de nombreux déflatés ont pu retrouver du travail grâce à des contrats de diverses natures.
C'est pourquoi, il faut tout mettre en uvre pour qu'en 1999, notre croissance poursuive son rythme et soit encore plus productive d'emplois.
Sur la croissance repose notre avenir social. Toutes les familles de Côte d'Ivoire ont pu constater que ces améliorations bénéficient d'abord à l'insertion professionnelle de notre jeunesse : fonds sociaux, plantations " clefs en main ", toutes initiatives personnelles aidant dans tous les cas le développement de l'auto-emploi.
La conjoncture favorable de notre économie s'est ressentie également dans le monde des affaires grâce à un renouveau de la confiance des investisseurs privés tant nationaux qu'internationaux.

SURSAUT NATIONAL

Cette bonne santé générale nous a aussi permis d'aborder la renégociation du problème douloureux de notre dette avec l'espoir de parvenir à une solution définitive.
Après de longues tractations, nous avons signé un protocole, qui prévoit un allégement substantiel de cette dette et un réaménagement technique de nos remboursements.
Mais surtout, cette étape décisive nous permet de renouer des liens normaux avec la Communauté internationale, c'est -à -dire de retrouver toute notre crédibilité financière.
C'est un point très important pour notre développement et une page nouvelle de notre histoire qui s'écrit enfin après les sombres années de récession.
Cependant , la réalisation de cet accord exige encore quelques efforts, une politique d'austérité, une stricte discipline budgétaire que nous devons tous, dans un sursaut national, par un dialogue social permanent, défendre comme la prunelle de nos yeux.
Parallèlement aux évolutions qui se sont accélérées en 1998, l'année a été marquée par des actions prioritaires, indispensables à la modernisation de notre pays.
Elles montrent que les réalités quotidiennes de la vie des Ivoiriennes et des Ivoiriens sont au c ur des préoccupations sociales du gouvernement.
Ainsi, dans le domaine de la santé où tant de retard avait été accumulé, nous avons mis l'accent sur la prévention par plusieurs campagnes de vaccination déployées dans toutes les régions et une politique de construction de centres de santé en vue d'améliorer l'accès aux soins dans des zones qui en étaient jusqu'alors totalement démunies - plus de 200 maternités ont été construites en 4 ans.
Ces choix sont la marque de notre souci d'intensifier la lutte contre la pauvreté par un rééquilibrage de la couverture sanitaire et de rendre au capital santé de la Côte d'Ivoire son caractère prioritaire.
Cette politique de valorisation du développement social a concerné aussi la reconstruction et la réhabilitation de bâtiments scolaires, écoles primaires, collèges et lycées et a mobilisé en 1998, plus de 16 milliards de CFA. Cela aussi méritait d'être souligné.
Notre volonté de reconsidérer et d'améliorer le cadre de vie est aussi à l'origine de la restructuration des quartiers précaires et de la création d'un habitat social à grande échelle.
Sur l'ensemble de l'année 1998, on devrait atteindre le chiffre de 6200 nouveaux logements à caractère économique en milieu rural et urbain. Un chiffre significatif auquel il convient d'associer les 15000 logements qui seront mis en chantier début 1999.
Animé de cette même volonté de doter la Côte d'Ivoire d'infrastructures indispensables à la modernisation et au confort de la vie.
Nous avons continué le programme d'électrification rurale qui couvrira à terme tout le territoire de la Côte d'Ivoire et donnera à chaque localité, sa chance pour entrer dans la modernité.
Ces avancées sont l'expression tangible de notre souci de répondre aux préoccupations urgentes qui commandent les conditions d'un meilleur bien-être pour chaque Ivoirien.
Dans ce souci, il va de soi que le développement rural constitue une priorité de la politique d'aménagement du territoire. Cette politique ne se conçoit pas sans le maintien en pleine activité de nombreuses exploitations familiales agro-pastorales ni sans, bien évidemment, une amélioration constante du pouvoir d'achat des paysans ivoiriens.
C'est pourquoi, en 1998, un relèvement des prix- du cacao, café et du coton a été consenti aux producteurs en dépit de la libération des filières dont la réforme suscite beaucoup d'appréhension et de crainte.
La pénurie des denrées alimentaires a cessé sur nos marchés ; le prix des carburants a baissé.
Je voudrais à la faveur de ces v ux, rassurer chaque paysan producteur et redire combien le gouvernement suit de près le dossier de la libération des filières agricoles, en liaison avec tous nos partenaires économiques et financiers.
Pour soutenir notre nouvelle politique agricole, nous avons aussi entrepris une profonde réforme foncière qui, appliquée au bénéfice de tous, conduira à la gestion optimale des ressources naturelles du pays et permettra de rendre la cohabitation plus harmonieuse entre les différents groupes dans les zones forestières. Je voudrais ici souligner la participation efficace de notre Assemblée nationale, dans toutes ses composantes, dans l'adoption de cette loi fondatrice et exemplaire pour une démocratie participative et apaisée.
En 1999, il nous faudra poursuivre tous ces changements d'adaptation de nos mentalités et nos comportements.
Nous devrons revenir à cette évidence que c'est en nous-mêmes, sur notre terre et dans l'union que nous trouverons les moyens de progresser, d'être pour les pays africains comme pour les pays industriels, un partenaire apprécié et recherché.
Tout au long de cette année, je me suis attaché aussi à renforcer notre démocratie, notre indépendance nationale politique et économique, nos libertés notamment par l'importante révision de notre Constitution et par des initiatives visant à améliorer notre environnement sécuritaire.
D'ores et déjà, la rénovation de notre appareil judiciaire est bien avancée. La simplification des procédures, le recours à une justice collégiale en cas de litige, l'ouverture effective de nouveaux tribunaux de première instance, traduisent dans les actes une Côte d'Ivoire dotée d'une justice de proximité, impartiale, adaptée aux réalités d'aujourd'hui et qui consolide l'Etat de droit, une justice républicaine au service de tous.

LE DROIT À LA VIE

Toujours soucieux de renforcer les droits des citoyens, j'ai proposé à la nation d'élargir le droit de saisine du Conseil constitutionnel par les groupes parlementaires, les associations de défense des Droits de l'Homme et des ONG ivoiriennes en cas d'atteinte aux libertés publiques et de discrimination à caractère ethnique ou tribal. L'importance capitale de ce dernier point ne doit échapper à personne.
Les Droits de l'Homme en Côte d'Ivoire, c'est d'abord le droit à la vie que consacre notre tradition abolitionniste des peines capitales prononcées par les juges ; c'est également la liberté des consciences, c'est -à- dire le droit à la liberté religieuse, une liberté totale.
Pour cette liberté-là, nous avons inventé une laïcité d'exception qui se concrétise par un profond respect des croyances quelles qu'elles soient et par une main tendue de l'Etat à toutes les religions.
Ce principe de tolérance absolue nous amène à soutenir financièrement les pèlerinages vers les lieux saints de la chrétienté comme ceux de l'islam.
En donnant à la démocratie des instruments mieux adaptés aux changements et notamment une institution judiciaire indépendante et moderne, nous lui redonnons un nouvel élan et nous montrons que la démocratie réconcilie chez nous l'exigence morale et l'impératif d'efficacité dans la conduite des affaires publiques.
Cela a pu se vérifier lors de récents procès. Il nous faut garder ce cap, renouer avec les vertus civiques et morales, être inflexibles et punir quand c'est nécessaire.
Il y va non seulement de notre cohésion sociale mais de la réussite de nos programmes économiques.
C'est pourquoi je compte sur votre constant appui pour maintenir le cap de la bonne gouvernance et de la moralisation.
Je crois aussi que la première nécessité pour que nous inspirions confiance, c'est notre capacité à maintenir la paix et la sécurité à l'intérieur de la Côte d'Ivoire et à l'extérieur dans son environnement régional.
Nous avons contribué, par des initiatives heureuses, à la création d'une force intérafricaine de maintien de la paix et renforcé aussi notre audience auprès de pays frères.
La Côte d'Ivoire dispose d'un capital"Chères Ivoiriennes, Chers
Ivoiriens
Mes chers compatriotes,
Nous voici déjà au terme d'une année bien remplie et je suis heureux de l'image que la Côte d'Ivoire offre au regard du monde. C'est l'image d'une nation vivante, chaleureuse
jeune dynamique qui poursuit sa marche dans l'entente et la stabilité. En ce jour de liesse, sachons nous en réjouir et préserver ce capital car cette belle image de l'exception ivoirienne, beaucoup nous l'envient.
Aussi, j'exprime le voeu qu'elle se fortifie sans cesse, car elle nous sera de plus en plus nécessaire pour affronter les défis d'un avenir qui nous promet beaucoup si nous savons accroître notre efficacité collective dans tous les domaines d'activité.
Mais il est déjà un domaine qui nous a apporté ses premiers fruits. Je veux parler de l'accord républicain signé entre le gouvernement et le principal parti de l'opposition, le Front Populaire Ivoirien. Permettez-moi de penser avec vous que cet accord est un beau couronnement des efforts de tous les Ivoiriens sans exception.
C'est la première récompense des efforts que tous ensemble nous avons entrepris depuis de longs mois pour dialoguer et nous retrouver sur des projets essentiels.
En ces circonstances heureuses, je me dois de rendre un hommage public à ceux qui se sont voués, avec discrétion mais avec un rare sens de responsabilités, à ce travail de conciliation et qui, sans céder aux tentations, ont démontré qu'il est toujours possible de balayer les réticences, les méfiances et les préjugés qui font trop souvent obstacle à notre entreprise commune pour le progrès et le bonheur de la Côte d'Ivoire.

Une culture
du consensus

Souhaitons ensemble que la conséquence naturelle de cette nouvelle disposition d'esprit orientée vers la recherche d'un consensus minimum soit, pour l'avenir, notre méthode d'action à tous.
C'est une vraie culture que nous devons faire renaître, car nous l'avons déjà pratiquée dans nos sociétés.
Faire progresser la démocratie ne se limite pas à démultiplier l'exercice du droit de vote mais à faire en sorte que chacun puisse prendre sa part des responsabilités communes que les problèmes de notre développement appellent sans délai.
C'est pourquoi les engagements pris et signés seront tous respectés. Au nom du pardon de la nation, le Parlement a déjà voté à l'unanimité la loi d'amnistie des prisonniers du boycott actif. A l'heure où je vous parle, ces prisonniers sont redevenus des hommes libres et en liberté.
En cette nouvelle année, faisons le v u du fond de nos c urs de remiser nos différends pour unir, sans réserve, dans un combat où la totalité de nos efforts ne sera pas superflue pour entraîner notre pays à vaincre la pauvreté, pour le sortir renforcé d'un ultime plan d'ajustement structurel et, au delà, nous conduire plus vite sur le chemin d'un développement partagé.
Je suis d'ailleurs certain, une fois que nous aurons fait la preuve de notre volonté de lutter à l'unisson pour notre profit mutuel, que nous aurons, dans cette bataille pour le progrès pour tous et du bonheur partagé, l'appui de nos frères ivoiriens actuellement hésitants.
C'est un v u que je forme avec l'espérance qu'il sera exaucé pour nous aider à rechercher le consensus d'abord, avant de formuler la loi du plus grand nombre qui s'impose souverainement.
Le respect mutuel que nous nous devons ainsi que la confiance placée au centre de nos relations humaines multiplieront nos possibilités de réussite dans cette quête de dialogue pour l'efficacité.
Comme c'est de coutume, je voudrais rapidement faire un tour d'horizon de l'année écoulée.
En 1998, l'évolution du tableau de bord de l'économie ivoirienne a enregistré des résultats qu'il est utile de connaître, sans pour autant faire preuve d'une autosatisfaction stérile, car nous revenons de loin et nous sommes loin du compte.
Bien des progrès devront être consolidés dans les années à venir. Mais c'est vrai, le retour à une croissance forte de notre économie, soutenue par la stabilité de nos institutions, a permis de poursuivre l'assainissement général de nos finances publiques et rend plus que jamais possibles nos ambitions à devenir un pays émergent.
Notre but est de réaliser cet objectif ultime en une génération. Nous en prenons le chemin.
Cette croissance, confirmée pour la 4è année consécutive, soutient tous les dispositifs de notre développement. C'est le moteur de l'activité et donc de l'emploi. Sur ce volet, les signes sensibles d'une reprise se sont renforcés en 1998 et de nombreux déflatés ont pu retrouver du travail grâce à des contrats de diverses natures.
C'est pourquoi, il faut tout mettre en uvre pour qu'en 1999, notre croissance poursuive son rythme et soit encore plus productive d'emplois.
Sur la croissance repose notre avenir social. Toutes les familles de Côte d'Ivoire ont pu constater que ces améliorations bénéficient d'abord à l'insertion professionnelle de notre jeunesse : fonds sociaux, plantations " clefs en main ", toutes initiatives personnelles aidant dans tous les cas le développement de l'auto-emploi.
La conjoncture favorable de notre économie s'est ressentie également dans le monde des affaires grâce à un renouveau de la confiance des investisseurs privés tant nationaux qu'internationaux.

SURSAUT NATIONAL

Cette bonne santé générale nous a aussi permis d'aborder la renégociation du problème douloureux de notre dette avec l'espoir de parvenir à une solution définitive.
Après de longues tractations, nous avons signé un protocole, qui prévoit un allégement substantiel de cette dette et un réaménagement technique de nos remboursements.
Mais surtout, cette étape décisive nous permet de renouer des liens normaux avec la Communauté internationale, c'est -à -dire de retrouver toute notre crédibilité financière.
C'est un point très important pour notre développement et une page nouvelle de notre histoire qui s'écrit enfin après les sombres années de récession.
Cependant , la réalisation de cet accord exige encore quelques efforts, une politique d'austérité, une stricte discipline budgétaire que nous devons tous, dans un sursaut national, par un dialogue social permanent, défendre comme la prunelle de nos yeux.
Parallèlement aux évolutions qui se sont accélérées en 1998, l'année a été marquée par des actions prioritaires, indispensables à la modernisation de notre pays.
Elles montrent que les réalités quotidiennes de la vie des Ivoiriennes et des Ivoiriens sont au c ur des préoccupations sociales du gouvernement.
Ainsi, dans le domaine de la santé où tant de retard avait été accumulé, nous avons mis l'accent sur la prévention par plusieurs campagnes de vaccination déployées dans toutes les régions et une politique de construction de centres de santé en vue d'améliorer l'accès aux soins dans des zones qui en étaient jusqu'alors totalement démunies - plus de 200 maternités ont été construites en 4 ans.
Ces choix sont la marque de notre souci d'intensifier la lutte contre la pauvreté par un rééquilibrage de la couverture sanitaire et de rendre au capital santé de la Côte d'Ivoire son caractère prioritaire.
Cette politique de valorisation du développement social a concerné aussi la reconstruction et la réhabilitation de bâtiments scolaires, écoles primaires, collèges et lycées et a mobilisé en 1998, plus de 16 milliards de CFA. Cela aussi méritait d'être souligné.
Notre volonté de reconsidérer et d'améliorer le cadre de vie est aussi à l'origine de la restructuration des quartiers précaires et de la création d'un habitat social à grande échelle.
Sur l'ensemble de l'année 1998, on devrait atteindre le chiffre de 6200 nouveaux logements à caractère économique en milieu rural et urbain. Un chiffre significatif auquel il convient d'associer les 15000 logements qui seront mis en chantier début 1999.
Animé de cette même volonté de doter la Côte d'Ivoire d'infrastructures indispensables à la modernisation et au confort de la vie.
Nous avons continué le programme d'électrification rurale qui couvrira à terme tout le territoire de la Côte d'Ivoire et donnera à chaque localité, sa chance pour entrer dans la modernité.
Ces avancées sont l'expression tangible de notre souci de répondre aux préoccupations urgentes qui commandent les conditions d'un meilleur bien-être pour chaque Ivoirien.
Dans ce souci, il va de soi que le développement rural constitue une priorité de la politique d'aménagement du territoire. Cette politique ne se conçoit pas sans le maintien en pleine activité de nombreuses exploitations familiales agro-pastorales ni sans, bien évidemment, une amélioration constante du pouvoir d'achat des paysans ivoiriens.
C'est pourquoi, en 1998, un relèvement des prix- du cacao, café et du coton a été consenti aux producteurs en dépit de la libération des filières dont la réforme suscite beaucoup d'appréhension et de crainte.
La pénurie des denrées alimentaires a cessé sur nos marchés ; le prix des carburants a baissé.
Je voudrais à la faveur de ces v ux, rassurer chaque paysan producteur et redire combien le gouvernement suit de près le dossier de la libération des filières agricoles, en liaison avec tous nos partenaires économiques et financiers.
Pour soutenir notre nouvelle politique agricole, nous avons aussi entrepris une profonde réforme foncière qui, appliquée au bénéfice de tous, conduira à la gestion optimale des ressources naturelles du pays et permettra de rendre la cohabitation plus harmonieuse entre les différents groupes dans les zones forestières. Je voudrais ici souligner la participation efficace de notre Assemblée nationale, dans toutes ses composantes, dans l'adoption de cette loi fondatrice et exemplaire pour une démocratie participative et apaisée.
En 1999, il nous faudra poursuivre tous ces changements d'adaptation de nos mentalités et nos comportements.
Nous devrons revenir à cette évidence que c'est en nous-mêmes, sur notre terre et dans l'union que nous trouverons les moyens de progresser, d'être pour les pays africains comme pour les pays industriels, un partenaire apprécié et recherché.
Tout au long de cette année, je me suis attaché aussi à renforcer notre démocratie, notre indépendance nationale politique et économique, nos libertés notamment par l'importante révision de notre Constitution et par des initiatives visant à améliorer notre environnement sécuritaire.
D'ores et déjà, la rénovation de notre appareil judiciaire est bien avancée. La simplification des procédures, le recours à une justice collégiale en cas de litige, l'ouverture effective de nouveaux tribunaux de première instance, traduisent dans les actes une Côte d'Ivoire dotée d'une justice de proximité, impartiale, adaptée aux réalités d'aujourd'hui et qui consolide l'Etat de droit, une justice républicaine au service de tous.

LE DROIT À LA VIE

Toujours soucieux de renforcer les droits des citoyens, j'ai proposé à la nation d'élargir le droit de saisine du Conseil constitutionnel par les groupes parlementaires, les associations de défense des Droits de l'Homme et des ONG ivoiriennes en cas d'atteinte aux libertés publiques et de discrimination à caractère ethnique ou tribal. L'importance capitale de ce dernier point ne doit échapper à personne.
Les Droits de l'Homme en Côte d'Ivoire, c'est d'abord le droit à la vie que consacre notre tradition abolitionniste des peines capitales prononcées par les juges ; c'est également la liberté des consciences, c'est -à- dire le droit à la liberté religieuse, une liberté totale.
Pour cette liberté-là, nous avons inventé une laïcité d'exception qui se concrétise par un profond respect des croyances quelles qu'elles soient et par une main tendue de l'Etat à toutes les religions.
Ce principe de tolérance absolue nous amène à soutenir financièrement les pèlerinages vers les lieux saints de la chrétienté comme ceux de l'islam.
En donnant à la démocratie des instruments mieux adaptés aux changements et notamment une institution judiciaire indépendante et moderne, nous lui redonnons un nouvel élan et nous montrons que la démocratie réconcilie chez nous l'exigence morale et l'impératif d'efficacité dans la conduite des affaires publiques.
Cela a pu se vérifier lors de récents procès. Il nous faut garder ce cap, renouer avec les vertus civiques et morales, être inflexibles et punir quand c'est nécessaire.
Il y va non seulement de notre cohésion sociale mais de la réussite de nos programmes économiques.
C'est pourquoi je compte sur votre constant appui pour maintenir le cap de la bonne gouvernance et de la moralisation.
Je crois aussi que la première nécessité pour que nous inspirions confiance, c'est notre capacité à maintenir la paix et la sécurité à l'intérieur de la Côte d'Ivoire et à l'extérieur dans son environnement régional.
Nous avons contribué, par des initiatives heureuses, à la création d'une force intérafricaine de maintien de la paix et renforcé aussi notre audience auprès de pays frères.
La Côte d'Ivoire dispose d'un capital de sympathie et d'une crédibilité qui lui imposent de répondre aux attentes de ses amis surtout s'ils sont en difficulté. Ce fut le cas au Liberia et c'est toujours le cas en Guinée Bissau, en Sierra Leone comme en Centrafrique. Ces efforts vers une meilleure sécurité n'auraient aucun sens s'ils n'avaient aussi pour objectif de dissuader tout adversaire potentiel sur notre sol.

MEILEURE SÉCURITÉ

Or nos frontières ouest sont toujours soumises aux pressions des rivalités ethniques libériennes. Nous y veillons avec vigilance. Des moyens renforcés ont été affectés dans toute cette zone.
D'autre part, la protection des biens et des personnes passe par la lutte contre la criminalité et le grand banditisme. C'est un sujet qui est quotidiennement évoqué au gouvernement. Nous y abordons de front les problèmes de sécurité et de police.
Cette année le ministre de la Sécurité a pris de nombreuses mesures et conduit avec succès un grand nombre d'actions sur le terrain. Pour bien remplir ces missions, les effectifs ont été considérablement renforcés. Le recrutement aura été en 1998 de 1950 policiers.
Dans le même temps, les infrastructures et les moyens logistiques ont été multipliés avec l'objectif de couvrir totalement le territoire de services de police performants.
L'arrestation des délinquants et l'anéantissement de la pègre reste une priorité pour 1999 et l'avenir car nous savons que le combat sera rude et de longue haleine. Le droit d'aller et venir sans risque dans la ville, dans le quartier, sur les routes, représente un droit fondamental de l'homme. C'est pourquoi pour répondre efficacement aux problèmes de la sécurité, la solidarité nationale est nécessaire. Le combat sera difficile sans la participation du public, du soutien des citoyens à l'action des forces de l'ordre, police et gendarmerie.
Renforcer l'unité nationale par la réduction des disparités régionales et contribuer à la réalisation d'un développement harmonieux de l'ensemble de la Côte d'Ivoire, est un investissement que nous avons à c ur de poursuivre.
En 1999, le schéma général d'aménagement du territoire national proposera de nouvelles collectivités territoriales et de nouvelles sous-préfectures.
Mais déjà un plan de mise en valeur des régions de la Savane et de la région Semi-montagneuse de l'ouest a été rendu public cette année et mis progressivement en application.
Ces plans doivent désormais recevoir la plus grande priorité même si la nécessité d'une stricte rigueur dans la gestion de nos francs en conditionne le rythme.
Gouverner c'est avoir le sens du possible et les choix que nous avons faits, je compte les mener à bien en répartissant et en diffusant partout les résultats de la croissance en termes de création d'activités, d'emplois et de solidarité entre nos régions. Le partage équitable, c'est la première fonction d'un État républicain.
Cela dit, beaucoup s'impatientent non sans raison. Ils consentent des efforts importants parce que la situation l'exige. Et j'ai bien conscience que la justice sociale est un facteur déterminant de la réussite économique.
Aussi , en dépit des contraintes multiples et de l'orientation défavorable des marchés des matières premières, une augmentation générale des salaires interviendra cette année 1999 pour tenir compte des aspirations légitimes. De même, nous procéderons à une remise au net de la Mutuelle Générale des Fonctionnaires pour une gestion plus rigoureuse.

BRAVO LES MIMOS !

Tous nos compatriotes ont à c ur de maintenir haut et fort le rayonnement de la Côte d'Ivoire et ils contribuent, dans leur grande majorité, à son prestige international. Mais ce rayonnement est plus encore l'affaire du Chef de l'Etat , du gouvernement et en particulier du ministère des Affaires Etrangères. Grâce aux visites que j'ai effectuées aux Etats-Unis, en Europe, en Afrique du Sud et à notre participation active à de nombreux sommets, la diplomatie ivoirienne a donné en 1998, une impulsion notable à de nombreux dossiers interafricains et internationaux qui étaient en souffrance.
Il est un autre domaine où le rayonnement de la Côte d'Ivoire a compté sur la scène internationale. Je veux mentionner les sportifs, et en premier les footballeurs de l'Asec Mimosas dont le talent et la victoire ont été salués par les journalistes du monde entier.
A cet hommage , je voudrais associer tous les sportifs ivoiriens avec une pensée particulière aux sportifs handicapés qui ont brillamment défendu les couleurs de notre pays dans les compétitions internationales, certains en obtenant des médailles d'or. Ils font honneur à la Côte d'Ivoire, à sa vitalité, à son image. Je les félicite et les en remercie vivement en votre nom. La notoriété de la Côte d'Ivoire dans le monde est un atout majeur pour bâtir notre avenir .
Son rayonnement doit donc être amplifié constamment grâce à sa personnalité culturelle à son ouverture à l'universalité du monde et grâce à des réalisations audacieuses. Me référant à nos valeurs fondamentales de tolérance, de générosité et d'hospitalité, je m'adresse maintenant aux communautés étrangères dans leur diversité, à toutes celles et ceux qui ont choisi notre pays pour tisser leur vie en participant à notre développement, en leur redisant : vous pouvez vivre en paix avec vos familles sous la protection de l'Etat et des lois ivoiriennes. Que mes meilleurs v ux de bonheur vous accompagnent dans vos projets tout au long de la nouvelle année.
En ce jour de nouvel an, les Ivoiriens doivent avoir le plus grand souci de la solidarité. A ceux qui luttent contre la misère, et que la solitude ou la maladie rend plus vulnérables aux difficultés , j'adresse mes v ux les plus chaleureux et je leur dis, ayez confiance, ayez courage, 1999 nous offre un horizon d'espoir pour bâtir ensemble une société de progrès et de partage.
En cette soirée de fête, sachons écouter le message de nos ancêtres qui, par delà les siècles ont enrichi nos cultures des terroirs en les nourrissant de la même sève jaillie du sol ivoirien.
Que chacun de nous voie, avec l'an nouveau, s'ouvrir l'ère nouvelle de notre union renforcée et de notre fraternité rayonnante. A vous tous mes chers compatriotes, frères et s urs et chers amis de la Côte d'Ivoire.
Que mes meilleurs v ux apportent à vos familles et vos enfants, beaucoup de joie, de santé et de bonheur.
Bonne et heureuse année à tous,
Bonne et heureuse année à notre chère Côte d'Ivoire".

HENRI KONAN BÉDIÉ
le 31 décembre 1998




Le Démocrate, bi-hebdomadaire du PDCI-RDA paraissant les mardi et vendredi

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