BI-HEBDOMADAIRE DU PDCI-RDA

Vendredi 11 Décembre 1998

KAÉ OULA (DTN)

"L'ASEC JOUERA SON VA TOUT"

Dimanche prochain, l'Asec-Mimosas est appelé à inscrire son nom au tableau des champions d'Afrique. Ceci, au terme d'une finale prometteuse de sensations fortes. Une opposition entre l'équipe ivoirienne et le FC-Dynamos de Zimbabwé. En prélude à cette importante rencontre, M. Kaé Oulaï, Directeur technique national, juge les deux formations. L'oeil du technicien situe les forces de l'ASEC-Mimosas.
Comment voyez-vous cette finale du 13 Décembre ?
- Au vu du match aller, soldé par un score blanc (0-0), je trouve que les chances de l'Asec restent totales. Les jaune et noir présentent des qualités pour cette finale, dans la mesure où il possèdent une équipe homogène. C'est vrai que l'Asec n'a pas de grosses pointures comme en 1995, mais cette formation dispose d'un atout ; elle est communicative.
Il y a beaucoup de communication sur l'aire de jeu. Ce qui fait que les quelques faiblesses d'Akassou ou Kouassi Blaise sont vite réparées. Et croyez-moi, avec un groupe aussi homogène et solidaire on peut soulever des montagnes.
Selon vous quelles dispositions techniques les mimos devront aborder pour déplacer la montagne zimbabwéenne ?
- L'Asec a toujours évolué avec son plan classique de trois défenseurs, cinq milieux et deux attaquants. Et la chose a toujours marché jusqu'à ce jour. Je ne ferai pas l'injure à Fullone de revoir toute sa stratégie de préparation et de mise au vert. Parce que à ce stade de la compétition, ce n'est pas l'équipe la plus tactique ou la plus technique qui passera mais plutôt celle qui aura le mental fort. Alors 90 % de la préparation des jaune et noir doit être basé sur le mental et les 10 autres pour centre sur les passes, les contrôle de balles et les coup de pied arrêté.
Pouvez-vous juger l'équipe adversaire des mimos ?
- Cette équipe du Zimbabwé n'est pas extraordinaire. Depuis le début de ce tournoi, elle a commencé petitement, et à force d'y croire elle est arrivée en finale. Si l'Asec reste concentrée, elle peut prendre cette équipe.
Voyez-vous, lors de la phase aller de la finale, l'Asec a remporté tous les duels dans les 20 mètres de l'équipe adverse. Alors tel que je l'ai vu évoluer, cette équipe zimbabwéenne ne peut pas battre l'Asec.
Pensez-vous donc que l'Asec soit supérieure ?
- Attention, je ne dis pas que l'Asec est supérieure à tout point de vu. Mais si elle reste concentrée sur son sujet elle sera la meilleure. Sinon il est évident que la réalité est celle du terrain vert. Tout dépend de ce que l'équipe fournit le jour "J". Vous savez ce qui fait le charme du foot. C'est l'incertitude.
L'Asec jouera pour la seconde fois cette finale, devant son public au stade Félix Houphouët-Boigny. Nul doute que la pression se fera sentir. Quelle attitude devrait adopter les jaune et noir devant ce public ?
- Ce qu'il faut craindre dans ce genre de situation ce sont les 15 ou 20 premières minutes. L'Asec doit réussir son entrée dans le match. Néanmoins même si ce n'était pas le cas, les supporters devront être indulgents ; et surtout comprendre qu'un match n'est pas linéaire. On peut mal commencer et finir en beauté. L'indulgence doit être de mise.
Quant aux joueurs ils devront garder le calme, la sérénité et la détermination.
Interview réalisée par
MOUSSOKORO TOURÉ


ASEC DYNAMOS POUR L'INTÉR T NATIONAL
Dimanche, l'Asec d'Abi-djan croisera le fer avec le Dynamos FC du Zimbabwé.
Au delà d'une simple confrontation entre deux clubs, ce sont deux nations qui sont entièrement engagées dans cette haute compétition.
Ainsi, l'Asec portera-t-elle le flambeau de notre pays au stade Félix Houphouët-Boigny.
De fait, il s'impose que nous la soutenions, dans un élan de patriotisme.
De sorte que ce jour-là il n'y ait ni supporter de l'Asec, ni supportera de l'Africa, de Issia Wazi ou de Man FC, mais des supporters de la Côte d'Ivoire tout court.
Assurément, loin de tout clivage, il est certain que les Ivoiriens se retrouveront dans le même creuset pour défendre contre le Dynamos, l'intérêt national.
Tous unis derrière l'Asec Mimosas, voyons l'issue du match avec optimisme.
Oui, avec optimisme car les poulains d'Oscar Fullone gagneront. Ils en ont les ressources et les potentialités.
Et d'ailleurs comme le philosophe Héraclite d'Ephèse l'a si bien énoncé, "on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve."
Après le triste souvenir de décembre 1995 face à Orlando Pirates, l'Asec ne se baignera donc pas deux fois dans le fleuve de la défaite.
Allez les Mimos et en avant pour la victoire!
DÉSIRÉ J. MOHY

PRUDENCE
"Un homme averti en vaut deux." dit-on. Les Actionnaires qui ont des raisons de faire leur cet adage ne se sont pas fait tirer les oreilles pour s'assagir.
Tant et si bien qu'aujourd'hui les uns parlent de "modestie" quand les autres conseillent "le réalisme".
C'est que trois ans plus tôt à ce même stade de la compétition les Ivoiriens s'étaient laissé aller à un tel optimisme qu'ils avaient ressenti la débâcle de l'Asec devant Orlando Pirates comme un prélude d'apocalypse.
Ils avaient dû oublier dans les gradins du Stade Houphouët-Boigny, pétards et autres feux d'artifice transportés pour fêter le sacre continental.
Ce jour-là très peu de taxis ont roulé, des moutons, des poulets braisés n'ont pu être dégustés; des maquis qui avaient pourtant fait le plein sont restés fermés.
Mais depuis, beaucoup d'eau a coulé sous le pont. L'équipe a gagné en maturité, les supporters aussi.
Les champions de Côte d'Ivoire sont suffisamment aguerris pour comprendre qu'à chaque challenge sa réalité.
Les Zimbabwéens qui ne viennent pas en victime résignée useront de tous les moyens pour trouver le chemin des buts. Aux Ivoiriens, joueurs et supporters, de les "assujettir" jusqu'au bout des 90 mn.Cette fois doit être la bonne.

JULES TOUALY ZAH

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