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BI-HEBDOMADAIRE DU PDCI-RDA
Vendredi 11 Décembre 1998
LE FPI ET SON 10è ANNIVERSAIRE
LE TRIOMPHE DE LA MÉMOIRE
La célébration d'un anniversaire est toujours l'évocation de souvenirs dont la gamme
se confond avec le chemin parcouru par les héros d'un jour. Et dans ce cas, ils sont
nombreux pour la simple raison que la victoire est pluripaternelle. Et dans le cas
du Front Populaire Ivoirien qui fête son dixième anniversaire, les célébrants de cette
manifestation populaire ont pour la plupart la poitrine bombée de fierté et déclarent
avoir mené une lutte dans la clandestinité contre le régime du PDCI-RDA. Mais le
triomphe de la mémoire a conduit "Léon Djédjé" à reconnaître qu'il a eu des devanciers
dans cette lutte politique.
L'histoire de la lutte po-litique du Front Popu-laire Ivoirien commence en 1982. Pour
situer l'événement dans son contexte et mieux comprendre le sens de la Fête du FPI
du 28 Novembre 1998, il faut rappeler que le parti né en 1981 au moment où le Président François Mitterrand est élu après 20 ans de lutte pour le pouvoir.
Les socialistes innovent : ils ont tous la rose à la boutonnière et ont décidé de
faire la marche à pied pour aller prendre place à l'Elysée.
Cela a tranché avec les cérémonies semblables qui se sont toujours efforcées de se
loger dans la grande tradition protocolaire française.
Quand on sait que François Mitterrand venait, en 1971 de restructurer le Parti Socialiste
Français depuis Jean Jaurès, le nouveau Président de la République Française avait
donc du mérite qui a par moments pris du terne avec Michel Rocard.
En effet, celui-ci ne se lassait de déclarer à qui voulait l'entendre que même s'il
n'était à Epinay, il avait brigué les présidentielles en 1969 avec Jacques Duclos
et Gaston Defferre.
Cette victoire socialiste sur le gaullisme en France tente de rechercher des alliés
gaullistes. Et comme le Président Houphouët-Boigny ne faisait de mystère sur son
admiration pour le Général de Gaulle, la Côte d'Ivoire s'offrait alors comme le cobaye
politique du changement.
D'autant plus que M. François Mitterrand alors Ministre de la France d'Outre-mer connaît
bien la Côte d'Ivoire pour s'y être rendu en 1951 pour inaugurer le Port d'Abidjan.
Et surtout pour avoir participé au III ème Congrès du RDA en 1957 en compagnie d'Edgar
Faure et où il eut à renforcer ses relations avec le Président du PDG/RDA, M. Ahmed
Sékou Touré.
L'ASCENSION DE "LÉON DJÉDJÉ"
Aussi, le régime socialiste s'est-il employé à vouloir infléchir la notoriété du Président
Félix Houphouët-Boingy en lui opposant un adversaire politique après les changements
intervenus en 1957 qui ont fait du PDCI-RDA un parti unifié, un parti unique et un parti de gouvernement après la victoire dans le cadre de l'Union pour le Développement
Economique de la Côte d'Ivoire (UDECI) ou l'Union pour la Défense des Intérêts Economiques
de la Côte d'Ivoire (UDIECI).
Si le choix s'est porté sur "Léon Djédjé", c'est parce que Laurent Gbagbo avait fini
par convaincre les nouvelles autorités françaises qu'il était réfugié politique.
Ce qui était en soi pour le futur secrétaire général du FPI une victoire politique.
Cette satisfaction psychologique a été de courte durée quand le Président Houphouët-Boigny
a déclaré que la Côte d'Ivoire n'avait pas de réfugiés politiques. Invitant ainsi
tous ceux qui se réclamaient de ce statut de rentrer au bercail.
Le cas de "Marcel Amondji" est là pour le témoigner. Lui qui, un peu fatigué d'être
à l'étranger est rentré dans son pays sans avoir été une et une seule fois inquiété.
Cela, à la surprise générale de tous les observateurs de la vie politique ivoirienne.
Pour le dire autrement, le Président Houphouët-Boigny n'était pas comme certains chefs
d'Etat Africains et même d'ailleurs qui ont cueilli à froid des opposants rentrés
chez eux.
L'histoire se souviendra de Diallo Telli et de Charles Mulélé. C'est d'ailleurs pour
cela que le Président Bédié ne sera jamais Mobutu.
Enfin, à la célébration du dixième anniversaire du FPI, le Président Laurent Gbagbo
se rapproche chaque jour de la vérité historique des luttes politiques en Côte d'Ivoire.
Car les faits sont têtus. Après le 30 Avril 1990, le "Suprême" rappelait toujours
qu'il a créé le FPI pour "reprendre la lutte là où le PDCI l'avait laissée en 1946".
UNE LÉÇON D'HUMILITÉ
Et à Dabou, ce 28 Novembre 1998, la vérité historique commence à jaillir de source
quand à la tribune, le Président du FPI veut son triomphe plus modeste."Parce qu'avant
moi, a-t-il dit, des générations ont résisté dans la clandestinité à l'ordre colonial, à l'intégrité raciale avec Houphouët-Boigny qui a mené le bon combat jusqu'en 1957"
peut-on lire dans la presse nationale. Quelle leçon d'humilité de la part du Président
Laurent Gbagbo à tous ceux qui sont en train de se fourvoyer.
Le jour où les historiens de notre pays y compris Laurent Gbagbo lui-même se décideront
à écrire l'histoire de la Côte d'Ivoire au lieu de laisser le pays en pâture entre
les mains de tous ceux qui s'acharnent à substituer la démocratie à la marche glorieuse du peuple vers la liberté, alors on comprendra que ce pays n'est pas à brader à
tous ceux qui viennent chercher un mieux-être chez nous et qui ont été accueillis
en frères. Dans une autre réflexion nous tenterons une analyse des évènements politiques
de notre pays de 1957 à 1990. Mais en attendant, et sans que cela ne soit une anecdote,
il est tout de même heureux de constater que tous ceux qui se sont réclamés de la
clandestinité dans les années 80, à savoir Laurent Gbagbo, Boga Doudou, Louis-André
Dakoury-Tabley, le Dr Richard Kodjo, le Dr Assoa Adou avec leurs aînés les Professeurs
Bernard Zadi Zaourou, Francis Wodié et Harris Mémél Fôtê sont des fils de ce pays
qui ont toujours revendiqué leur patriotisme et leur fidélité à leur pays qu'est
la Côte d'Ivoire. Dans ces conditions, s'il y a un linge sale, il ne peut toujours se laver
qu'en famille.
Car la Côte d'Ivoire, c'est la Côte d'Ivoire. Quelles que soient leurs différences
idéologiques et leurs appartenances politiques, les fils de ce pays se retrouveront
toujours à chaque fois que l'intérêt de la Nation sera mis à mal. Sans attendre qui que ce soit.
GUILLAUME ZABI
Le Démocrate, bi-hebdomadaire du PDCI-RDA paraissant les mardi et vendredi
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