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BI-HEBDOMADAIRE DU PDCI-RDA

Mardi 1er Décembre 1998

NOTRE SÉRIE
RÉPONSE À UN AVENTURIER

DRAMANE OUATTARA SEME DU VENT

A l'occasion d'un sémi-naire sur les risques de la mondialisation et du développement de l'Afrique tenu à Paris, Dramane Ouattara, DGA du FMI et mentor du RDR, a remis au goût du jour des conférences de presse d'antan où il affligeait son auditoire de chiffres à n'en plus finir, dans un verbiage sans queue ni tête. Devant des sommités du monde des finances et des affaires, le Phénicien a cru devoir se rappeler le mauvais souvenir des Ivoiriens du temps de son passage à la Primature.
On savait Dramane particulièrement qualifié pour noyer la réalité sous un flot de théories sulfureuses. Le séminaire sur les risques de la mondialisation et du développement de l'Afrique lui a donné récemment l'occasion à Paris de minimiser l'impact de la crise financière en Asie sur les économies africaines. Et le démiurge qui commande donc à la pluie et au beau temps de décréter une série de réformes qui conditionnent l'envol économique du continent.
Des réformes naturellement tirées de son répertoire du temps où il était à la Primature ivoirienne et qui ont donné des résultats calamiteux qu'on sait : "Lorsque j'ai pris mes fonctions de Premier ministre de la Côte d'Ivoire, l'un de mes premiers soucis a été de remettre à neuf et rééquiper les locaux de la Cour suprême. Mon intention était par là de souligner mon attachement au maintien de l'Etat de droit". Ainsi, dans l'entendement de Dramane, peindre la clôture de l'université de Cocody ou les murs du CHU de Treichville, voilà la forme achevée d'un attachement viscéral à l'éducation et à la santé des Ivoiriens! Voilà également qui situe sur "les compétences" du seul spécimen humain à même de nous sortir de l'ornière. Vanité et poursuite de vent comme dirait le psalmiste. Non monsieur le "président de la République par intérim", l'Etat de droit ce n'est pas "remettre à neuf et rééquiper les locaux de la Cour Suprême". C'est le règne absolutiste de la loi comme élément de la régulation de la vie en société, impersonnelle et opposable à tous. C'est aussi la stricte séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Afin d'éviter qu'un Premier ministre s'érige en procureur de la République comme ce fut le cas lors des tristement célèbres événements du 18 Février 1992, que celui-ci brade le patrimoine industriel du pays, sous couvert de privatisation, sans la moindre base légale, etc. On comprend que dans sa vision limitée de l'Etat de droit, Dramane ait fait de la Côte d'Ivoire la cour du Roi Petaud, un vaste marché de transactions peu avouables où les acheteurs et les vendeurs se trouvent être les mêmes copains et coquins. Tout cela est notre histoire récente dont le souvenir fait saigner le coeur des Ivoiriens authentiques, quand les aventuriers citoyens du moment salivent de délectation à son évocation. La Côte d'Ivoire d'aujourd'hui, bien gouvernée dans les règles de l'art, est au travail. S'attachant à renforcer l'Etat de droit qui est une réalité chez nous, notamment par l'assainissement du cadre réglementaire, juridique et judiciaire grâce à des réformes initiées par le Président Henri Konan Bédié : suppression des principales barrières non tarifaires, mise en vigueur du code des investissements, des codes minier et pétrolier, assouplissement des dispositions du code du travail, mise en place de la Cour d'arbitrage et création de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), etc. Récemment encore, le ministre Kouakou Brou , Garde des Sceaux, ministre de la Justice était devant les députés pour alléger notre procédure pénale. Les greffes seront désormais reconnus comme organes de juridiction. Il est institué une procédure de transaction et d'acquiescement en matière pénale pour les délits autres que les infractions sur les mineurs ou les personnes incapables de se protéger, les détournements de deniers publics, les attentats aux moeurs. La détention préventive ne peut plus excéder 10 mois en matière délictueuse et 22 mois en matière criminelle. La grande innovation reste la présence des avocats aux côtés de leurs clients à l'enquête préliminaire.
On le voit, la Côte d'Ivoire bouge. Et les oiseaux migrateurs ont beau appeler "la Communauté internationale et les Organisations régionales à apporter leur soutien aux forces nouvelles en Afrique" (dixit Dramane), rien n'y fera.
Le coeur d'opposant politique en Côte d'Ivoire qui n'est pas son pays a parlé dans la bouche de Dramane pour un soutien accrû à ses pairs africains sous couvert de la promotion de "la démocratie, l'alternance et la transparence dans la gestion des affaires publiques". Voilà qui pue l'escroquerie internationale quand on sait que l'enfer est pavé de bonnes intentions.

OCTAVE BOYOU




Le Démocrate, bi-hebdomadaire du PDCI-RDA paraissant les mardi et vendredi

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