BI-HEBDOMADAIRE DU PDCI-RDA

Mardi 1er Décembre 1998

38ème ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'OIAC

MARCHÉ MONDIAL DU CAFÉ
FACE À LA DÉPRIME, LA NOUVELLE STRANTÉGIE

"Aujourd'hui, il nous faut nécessairement redéfinir l'action de notre organisation (OIAC) pour relever les nouveaux défis et pour lui permettre de continuer à mieux nous servir".
De la part de celui que ses admirateurs du négoce international des matières premières appellent affectueusement "M. Café-Cacao" pour son combat et son influence dans ce secteur, ces propos du Ministre de la Promotion du Commerce Extérieur, M. Guy Alain Gauze révèlent un peu les graves menaces qui pèsent sur les perspectives actuelles et à moyen terme du marché mondial du café.
Ces menaces, nombreuses, ne sont pas les moindres. L'une des plus sérieuses est la prévision d'excédent record sur les campagnes 1998-1999 et 1999-2000 "En effet des estimations concordantes prévoient pendant cette période, l'entrée en production de jeunes plants de caféiers plantés en 1994 au Brésil, suite à la flambée des cours que le marché a connu cette année-là" explique le Ministre.
Conséquences : une production mondiale estimée à 87,5 millions de sacs soit 5,25 millions de tonnes pour la première campagne et 91 millions de sacs soit 5,46 millions de tonnes pour la seconde (1999-2000).
Alors que les consommations prévues sur ces périodes sont respectivement de 77,1 millions de sacs (4,626 millions de tonnes) et 79 millions de sacs (4,74 millions de tonnes). Ces excédents feront chuter les cours.

CHUTE DES COURS

Les variétés de café Robusta qui ont valu la précédente campagne 1048 F cfa le kilogramme ne coûteront que 773, 82 F cfa/Kg actuellement et 548, 95 F cfa / kg la prochaine campagne.
Même si elles vont se porter mieux que les Robusta, les variétés de café Arabica n'échapperont pas à la baisse des prix.
De 1756, 64 F cfa / kg elles atteindront 1209 F cfa / kg cette année pour descendre la campagne prochaine à 826, 73 F cfa / kg.
Et comme si ces estimations alarmantes ne suffisaient pas, une menace plus grave pointe à l'horizon : celle de l'Union Européenne, "relative à l'introduction d'une sevère réglementation visant à refuser l'entrée sur son marché, de tout café contenant une certaine dose d'ochratoxine A, une substance provenant des moisissures développées lors de l'usinage ou du stockage du café" révèle M.Alain Gauze.
Enfin, pour M. Denis O. Seudieu, Chef Economiste à l'Organisation Internationale du Café (OIC), la surproduction inondant le marché est d'autant plus inévitable que "la libéralisation de la commercialisation du café est effective dans de nombreux pays exportateurs où le secteur privé ne peut supporter les frais de stockage contrairement aux organismes publics" pour ne serait-ce qu'équilibrer l'offre et la demande.

TIDIANE BAKARY O

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