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BI-HEBDOMADAIRE DU PDCI-RDA

Mardi 24 Novembre 1998

ANGOLA

APRÈS 30 ANNÉES DE GUERRE CIVILE L'AVENIR APPARTIENT À LA PAIX

L'application des Accords de Lusaka piétine. Les espoirs de paix s'effritent . La guerre a repris en Angola faisant de milliers de déplacés. Des provinces entières ont été détruites... Mais les Angolais ne désespèrent pas. Ils se mobilisent pour la paix. La récente crise au sein de l'Unita pourra-t-elle relancer le processus? A Luanda comme dans les provinces sous contrôle de l'Etat, le mouvement des rénovateurs de l'Unita a été favorablement accueilli. Le gouvernement a qualifié cette prise de position des anciens compagnons de Jonas Savimbi de patriotique et espère qu'elle permettra d'avancer vers la paix... Dans les milieux diplomatiques ont attend la réaction de celui dont l'autorité est aujourd'hui contestée par ses compagnons de lutte d'hier. Dans la capitale angolaise, on n'hésite pas aujourd'hui à évoquer clairement l'après Savimbi...
En Angola la guerre a re-pris. Mais cette fois dans un contexte politique différent. Parce que l'argument de la force divise les militants de l'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola.
Il y a d'un côté ceux qui estiment qu'il n'y a aucune raison objective de reprendre les armes surtout après les Accords de Lusaka qui imposent le partage du pouvoir entre les deux principales forces politiques du pays : le MPLA au pouvoir et l'Unita.
De l'autre, ceux qui croient dur comme fer que le pouvoir se trouve au bout du fusil et qui ont repris les armes. Le général Eugenio Manuvakola appartient à la première frange de militants. Il est l'initiateur du mouvement des rénovateurs de l'Unita qui conteste ouvertement l'autorité de Jonas Savimbi : "Savimbi a été suspendu par la conférence des cadres du parti qui s'est tenue récemment à Luanda.
Tout comme la direction du parti. Nous avons mis sur pied un comité provisoire pour restructurer l'Unita..." confie-t-il avant d'ajouter que la rénovation a le soutien du peuple angolais : "Notre mouvement a acquis une légitimité.
Notre manifeste que nous avons publié le 2 Septembre dernier a rassuré notre peuple. Les Angolais sont fatigués de la guerre.
Nous voulons la paix et la réconciliation nationale"
Les anciens compagnons de Jonas Savimbi lui reprochent de ne pas respecter les Accords de Lusaka qu'il viole selon eux en permanence : "face aux sanctions de la communauté internationale, il nous fallait faire quelque chose au risque de voir l'Unita plonger dans l'illégalité. C'est cela que nous avons voulu éviter.
Nous Angolais pensons que les Accords de Lusaka restent une chance pour la paix et nous nous mobilisons pour que le processus de paix aboutisse..." poursuit Manuvakola qui fut aussi Secrétaire général de l'UNITA et signataire des Accords de Lusaka.
De fait les dissidents de l'UNITA ne comprennent pas l'attitude de Savimbi qui a lui- même autorisé l'entrée de certains d'entre eux au sein du gouvernement d'unité et de réconciliation nationales, de l'assemblée nationale, des forces armées angolaises.
Le général Alex Campos commente : "il y a plusieurs Savimbi dans le même Savimbi Parce qu'on ne peut avoir des représentants dans les différentes institutions du pays et vouloir la guerre.
Nos ministres, nos députés, nos généraux se sont sentis trahis... Ils ont tous été abandonnés à eux-mêmes. Ils ne recevaient aucune directive du parti jusqu'au jour où Savimbi demande à tout le monde de retourner dans le maquis. Nous y avons passé 23 ans de notre vie, cela suffit. Nous pensons maintenant que l'heure est venue pour la paix en Angola".
A Luanda, la crise au sein de l'UNITA occupe l'actualité. Le gouvernement ne cache pas sa satisfaction et a salué à l'occasion des 23 ans de l'indépendance, l'acte des rénovateurs. Une chose est certaine : un front Anti-Savimbi s'est créé et s'amplifie au fil du temps.
On avance aujourd'hui le chiffre de 4000 soldats ayant déposé les armes pour rejoindre le camp des modérés : "nous pensons que ce chiffre va s'accroître dans les mois à venir.
Nous sommes optimistes. Nous avons engagé la sensibilisation de nos militants afin que tous ceux qui ont repris les armes abanbonnent les champs de bataille pour promouvoir la paix..." souligne Jorge Alicerces Valentim, coordinateur de la direction provisoire de l'UNITA.
Après trente années de guerre civile en Angola, une autre bataille est engagée : celle de la paix et de la réconciliation nationale. Avec cette fois de nouveaux acteurs qui entendent mobiliser les Angolais pour faire aboutir le processus de paix.
Une question mérite d'être posée : peut-on faire la paix sans Jonas Savimbi ?
Dans la capital angolaise tout comme dans les provinces sous contrôle de l'État ; on parle déjà de l'après Savimbi même si l'on a conscience que l'homme dispose encore d'une force militaire importante. Et on n'hésite pas à avancer que tout sera mis en oeuvre pour son isolement.

NAZAIRE BREKA
Envoyé Spécial en Angola




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