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BI-HEBDOMADAIRE DU PDCI-RDA
Mardi 24 Novembre 1998
20ème SOMMET FRANCE-AFRIQUE
LE PRIX DE LA STABILITÉ
Le 20ème Sommet France -Afrique qui s'ouvre jeudi à Paris se penchera particulièrement
sur la sécu-rité en Afrique. Et ce, au moment où des pays du contient noir sont confrontés
à des guerres civiles : la question de la stabilité des États africains se trouve à nouveau posée mais aussi et surtout celle liée au respect de l'intégrité territoriale
des États.
A la lumière de la récente actualité, les évènements qui se déroulent présentement
dans l'ex-Zaïre interpellent les Africains sur leurs capacités à contenir et à régler
les conflits sur leur continent.
Avec le Président Jacques Chirac, hôte de ce rendez-vous informel, les chefs d'État
africains devront trouver des réponses aux problèmes de sécurité qui restent préoccupants.
La France, on le sait, avait manifesté son intention de réduire sa présence militaire en Afrique tout en se défendant de se désengager.
Elle avait développé une politique axée sur la non ingérence dans les affaires intérieures
des États. Or cette politique est aujourd'hui diversement appréciée pour la simple
raison que les États africains ont souvent montré leur limite quand il s'est agi
de régler tout conflit sur le continent.
S'il est vrai que la France ne peut plus être le gendarme de l'Afrique, force est
cependant de reconnaître qu'elle doit aider le continent africain dans la recherche
des solutions aux problèmes liés à la sécurité à l'intérieur et à l'extérieur des
frontières héritées de la colonisation.
L'exemple de la CEDEAO avec l'Ecomog mérite d'être approfondi et surtout soutenu parce
qu'une telle organisation nécessite des moyens importants lorsqu'on connaît la santé
des économies africaines pour la plupart encore sous perfusion. Comment financer
des forces de maintien de la paix ?
Nos États ont-ils les moyens d'entretenir une force d'interposition et à quel prix
? Doit-on aujourd'hui créer une force africaine d'interposition capable d'intervenir
dans tous les conflits? Autant de questions qui montrent bien que l'Afrique ne doit
pas explorer seule cette voie.
Le 20ème Sommet France-Afrique doit débattre de ces questions de fond. Tout comme
il doit donner un contenu à la notion de désengagement de la France qui a créé un
contexte nouveau dans lequel on assiste à l'émergence de puissances régionales telles
que l'Angola dont l'action décidera de l'avenir de la recomposition de l'Afrique Centrale.
L'Angola était au Congo avec ses troupes où ils ont fait la différence durant la récente
guerre civile. L'Angola est aussi en RDC et son soutien in extremis aux forces armées
congolaises a permis à Laurent Désiré Kabila de se maintenir au pouvoir.
En vérité, la situation en République Démocratique du Congo constitue matière à réflexion.
Au nom de quel principe peut-on occuper un autre Etat ?
Que recouvre cette notion de sécurité, prétexte pour un Etat pour intervenir au-delà
de ses frontières ?
Il y a nécessairement urgence de se pencher sur la sécurité des Etats pour en garantir
la stabilité préalable à tout développement harmonieux et durable. La Côte d'Ivoire
qui participe à ce sommet est un fervent défenseur de la stabilité. Elle a réussi à bâtir un pays envié parce qu'elle n'a pas connu de convulsion en trente
huit années d'accession à la souveraineté nationale. C'est un modèle sur le continent
noir.
Il est certes vrai que la sécurité des Etats reste une préoccupation pour nous Africains mais nous gagnerons davantage à cultiver la paix, à promouvoir une culture de paix
et la démocratie. Cela permettra à L'Afrique de faire l'économie de guerres civiles qui ne font que détruire les acquis obtenus depuis le soleil des indépendances.
Le Démocrate, bi-hebdomadaire du PDCI-RDA paraissant les mardi et vendredi
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