Officiellement, Alpha Blondy est né le 1er Janvier 1953 à Dimbokro, une petite ville du Centre de la Côte d'Ivoire. En fait, un mystère plane sur sa naissance, que lui même a renoncé à élucider.

Comme Peter Tosh et Bob Marley et d'autres grands du Reggae, Alpha en a conçu une conscience aigüe de la nécessité de se forger une identité, préocupation commune à toute l'Afrique post-coloniale.

Il aurait été recueilli par NAGNELE sa grande-mère à qui il voue un amour sans bornes et dont il tiendrait son éducation de base. Ce premier drame en présage bien d'autres pour le "foulosophe" ivoirien. Après une enfance choyée auprès de NAGNELE, il retourne vivre avec sa mère.

Commencent alors les tribulations qui feront de lui ce personnage hors normes, à la fois brillant et sombre, Africain et universel. Une figure de mutant. Il va de ville en ville, change de nom, de famille, d'amis. Il change aussi d'école, lorsque son caractère bouillant lui fait gifler un professeur. Mais son humour et son énergie lui permettent de se tirer des plus mauvais pas, sans parler de la musique, qui entre très tôt dans sa vie.

C'est la fin des années 60 : en France, le mouvement Pop bat son plein. Celui qui se nomme encore Koné Seydou lit "Salut les copains", et prend Johnny Hallyday pour l'inventeur du rock. Son premier groupe s'appelle les "ATOMIC VIBRATIONS" et reprend des tubes de variétés françaises et américaines.

En 1972, définitivement expulsé du collège, il va terminer ses études secondaires au Liberia. Il compose déjà, sur le monde passionné qui fera sa gloire.

Mais c'est à New York à la fin des années 70 que son style musical va prendre forme. Pour un Petit Ivoirien de famille modeste, aller faire des études aux Etats-Unis est un rêve démesuré, pour lequel sa mère consent de gros sacrifices. A New York il étudie l'anglais, se marie (pour la première et unique fois de sa vie), travaille comme coursier. Il découvre le reggae de Burning Spear à Central Park. Le milieu jamaïcain s'ouvre à lui ; il chante avec divers groupes, dont Monyaka. Le producteur jamïcain Clive Hunt enregistre les rythmiques d'un album, puis ils se perdent de vue.

Le chanteur craque. Violences, internement en hôpital psychiatrique: il est rapatrié en Côte d'Ivoire à sa demande. Son retour au pays est sans doute la période la plus sombre de sa vie. C'est aussi celle où il prend le nom d'Alpha Blondy et se forge une nouvelle identité, au milieu d